Une querelle a éclaté hier entre le commandant du
Groupement spécial des opérations, une unité spéciale de la police, Martin
Fossuah et six de ses éléments, d’un côté et les personnels du groupe l’Anecdote
et le président du groupe Amougou Belinga. “ Il est où ? Un certain Martial
Owona. Bon, s’il n’est pas là, on boucle l’affaire. Je ne suis pas venu ici pour
perdre du temps. Il est où ? Vous le cachez ? Parce que je veux d’abord voir ce
quidam là, c’est qui ? ”, fulmine le commissaire.
“ J’ai eu le délégué général à la sûreté nationale au téléphone, il vous appelle
tout de suite. Vous ne faites pas le renseignement. Le renseignement, c’est soit
le commissariat spécial, soit la direction des renseignements généraux. Ce que
vous faites-là, ce n’est pas bien. Ce n’est pas la procédure ”, lui répond
Amougou Belinga. “ Qui vous a dit que le Gso ne fait pas le renseignement
monsieur ? Vous êtes policier ? Quel policier ne fait pas le renseignement ? Je
suis désolé. C’est ce que votre collaborateur fait qui est bien ? Ne me parlez
pas de procédure. J’ai appelé au téléphone pour apporter un démenti ”, rétorque
le commandant du Gso. “ A ce moment-là, le présentateur de l’émission ne pouvait
pas sortir. On vous a demandé de passer sur l’autre ligne. Si vous l’aviez fait,
vous serez passé à l’antenne ”, appuie Armand Okol, journaliste du groupe.
Le flic insiste : “ ce n’est pas ça mon problème, je veux l’information. On
raconte qu’on tabassait les gens et le Gso était complice. Moi je veux bien
savoir comment le Gso peut-être complice d’une affaire pareille. Il dit qu’il a
vu les gens en noir. Quand on voit les gens en noir, c’est le Gso ? ”, tempête
Martin Fossuah. C’est alors qu’il est interrompu par le président du groupe
l’Anecdote qui tente de lui passer un appel téléphonique. “ C’est vous qui me
passez le délégué général au téléphone ? Moi j’appelle le délégué général. Ce
n’est pas vous qui allez l’appeler pour moi. Ca ne se passe pas comme ça ”,
s’énerve-t-il de plus belle. “ Il est devant moi-là, il dit qu’il ne peut pas
prendre le téléphone ”, accuse Amougou Belinga. C’est alors que Martin Fossuah
quitte les lieux.
Tout avait apparemment bien commencé hier matin sur les ondes de Satellite Fm à
Yaoundé. Martial Owona, journaliste et rédacteur en chef est aux commandes du
programme interactif “ mouvance républicaine ”. Les auditeurs s’expriment sur
les exactions exercées la veille par les agents de la Communauté urbaine sur les
commerçants du marché détruit de l’ancien abattoir. C’est alors que le
présentateur est sollicité au téléphone, hors antenne. Ce dernier fait savoir
publiquement qu’il ne reçoit pas les coups de fils en off pendant l’émission.
L’interlocuteur insiste et souhaite alors intervenir en direct. Le technicien en
service lui fait savoir qu’il n’est pas possible de le passer à l’antenne sur
cette ligne, et lui aurait indiqué un autre numéro à composer.
Exaspéré, l’autre
raccroche. “ Il a dit que nous allons entendre parler de lui dans les cinq
minutes ”, raconte le présentateur.
Quelques minutes plus tard, “ deux policiers sont arrivés à mon bureau. Ils
m’ont poliment demandé les informations qu’ils voulaient, particulièrement le
nom du policier qui aurait encouragé les agents de la Communauté urbaine ”,
explique le chef de chaîne, Louise Mboule Epoke. Le personnel ignore que quatre
autres flics sont postés à l’extérieur. Après un échange avec le présentateur de
l’émission, ils repartent. “ A peine ils étaient sortis que le commandant du Gso
a débarqué ”, raconte Martial Owona. Pour Amougou Belinga, “ C’est malheureux.
Il ne s’agit pas de la police. C’est un acte isolé. Il s’agit d’un excès de zèle
qui a trouvé le remède approprié ”. Joint plus tard au téléphone, le commandant
du Gso déplore la tournure prise par les événements. “ C’est devenu une affaire
d’Etat ? Je suis désolé. Je voulais avoir le nom de cet élément. Qu’on passe
toute une émission à tirer à boulet rouge sur le Gso, ce n’est pas normal ”, se
plaint-il.
Source : Le Messager
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