Vers le développement de Bakassi ?
C'est
un document de près de 280 pages qui a été présenté à la presse vendredi après
midi dans les services du Premier ministre au cours de la 4ème session du Comité
de coordination et de suivi des projets prioritaires à réaliser dans la zone de
Bakassi. Un document qui, comme l'a indiqué Jacob Lekunze Ketuma, conseiller
spécial dans les services du chef du Gouvernement et président du Comité, "
présente les actions à mener à Bakassi ", et qui est destiné à la fois aux
différentes administrations camerounaises et aux bailleurs de fonds qui doivent
aider à la construction de la péninsule.
Comme l'a indiqué le principal orateur de la cérémonie de vendredi dernier, les
travaux à envisager dans la zone de Bakassi concerne l'ensemble des secteurs
d'activités, d'où la présence au sein du Comité, des représentants de la plupart
des administrations camerounaises.
L'ensemble des actions à mener devrait coûter la somme de près de 246 milliards
de francs Cfa qui devraient servir à faire de Bakassi " un endroit où tous les
Camerounais pourront se rendre comme dans toute autre partie du pays " comme a
tenu à l'indiquer Jacob Lekunze Ketuma. Des actions à mener qui devraient
s'étendre à la fois dans le court, moyen et long termes. Les actions les plus
immédiates sont en court. Elles consistent notamment en la mise en place de
structures administratives de base, à l'instar des services administratifs comme
les sous préfectures dont la plupart sont d'ailleurs en construction, la
construction de bâtiments devant abriter des services chargés de la sécurités
des populations locales comme les commissariats de sécurité publique, les
brigades de gendarmerie, les écoles et les structures sanitaires de base.
Mais le plus urgent, à la lecture du document présenté, reste le problème
d'infrastructures routières de base. On comprend ainsi les recommandations des
rédacteurs du document qui font du bitumage de la route reliant Kumba à Akwa en
passant par Mundemba et Isangélé une priorité au niveau des actions à mener sur
le terrain. Longue d'environ 250 km, elle conditionnerait la réalisation des
autres projets prévus dans la péninsule, comme l'indique d'ailleurs Ephraïm
Inoni, le Premier ministre chef du Gouvernement, dans la préface du document. Il
est d'ailleurs précisé que sa réalisation devrait être faite à court terme. Il
en est de même de l'ensemble des projets d'infrastructures routières et de
transport qui à elles seules devraient absorber pas moins de 126 milliards de
francs Cfa de l'ensemble du budget de réhabilitation de Bakassi. La réalisation
des infrastructures routières devraient à termes permettre de " repeupler cette
zone de nationaux et d'avoir une véritable emprise sur son devenir… d'assurer la
sécurité et la sûreté du territoire… de développer l'industrie touristique par
l'aménagement des nombreux îlots… et de rentabiliser les activités agricoles, de
pêche et toutes les autres activités connexes possibles… ".
Le second secteur en termes de nécessité de financement est celui de l'éducation
de base dont les besoins s'élèvent à 64 milliards de francs Cfa. Dans une zone
où un enfant sur quatre en âge scolaire est effectivement inscrit dans une école
(d'après les données de la carte scolaire), le rapport estime en effet qu'il est
urgent de procéder à la construction, à la réhabilitation et à l'équipement
d'une centaine d'écoles, et la création d'une Ecole normale d'instituteurs de
l'enseignement général.
Dans ce tableau, le développement du tourisme arrive en troisième position avec
des prévisions de 22 milliards de francs qui seront nécessaires à l'inventaire
et l'aménagement des sites touristiques, la construction d'un complexe hôtelier
à Akwa, la construction d'un port de plaisance dans la même zone.
L'autre préoccupation des membres du Comité est le volet lié à la communication.
Dans une zone où le rapport indique que " la couverture médiatique de Bakassi
par les médias camerounais est inexistante ", il est urgent de procéder à la
construction d'une antenne relais des signaux Tv et radio à Ekondo Titi et
Mundemba, la construction de stations de radio à Akwa, Idabato ou Isangélé…
Le plus dur aujourd'hui reste le financement de ces projets. On comprend ainsi
que le Comité a choisi de s'ouvrir aux partenaires du Cameroun et notamment aux
Etats membres de l'Union européenne pour la recherche des financements
nécessaires à la construction de Bakassi.
Source : Mutations
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