Seule équipe africaine encore en course dans cette coupe du monde, le Ghana affrontait l'Uruguay quasiment à domicile dans une rencontre complètement ouverte entre deux équipes qui ont démontré de belles choses jusqu'ici.
Les deux équipes se sont livré un combat farouche qui est allé comme en huitièmes de finales pour le Ghana en prolongations, période au terme de laquelle les deux équipes ne se sont pas départagées et sont allées à la séance fatale des tirs au but, séance qui fut fatale pour les Ghanéens.
Et pourtant, les Black Stars avaient plusieurs fois mérité de passer le cap fatidique des quarts de finale, tant ils ont dominé leur adversaire notamment en seconde période et aux prolongations. Mais surtout, et c'est ce qui fera certainement couler beaucoup d'encre, le Ghana aurait dû se qualifier : à la dernière minute de jeu, sur une tête d'Adiyiah, Suarez a stoppé le ballon qui filait de la main dans les buts. Le pénalty allait être envoyé sur la transversale par Gyan Asamoah et l'arbitre allait siffler sur le coup la fin des prolongations.
Un coup du sort terrible dans une compétition où les Africains ont de tous temps donné l'impression de passer à deux doigts de la performance, et plus que jamais, le Ghana aura été à deux doigts d'une demi-finale historique pour l'Afrique.
Cela rappelle sans doute la main de Thierry Henry face à l'Irlande, et surtout le pénalty obtenu en 1990 par Gary Lineker, pénalty non valide qui avait donné la victoire aux Anglais face aux lions indomptables du Cameroun.
Cette défaite, elle est aussi symbolique du jeu du Ghana depuis le début de la compétition, à l'instar du Brésil qui est tombé dans ses travers : parfois trop faciles, les Black Stars ont eu cent fois l'occasion de tuer le match et ont encore une fois dû s'en remettre à une main et un pénalty pour arracher la performance. Si Gyan Asamoah avait réussi deux fois en poules, face à l'Uruguay il n'en aura pas été de même. Suarez, qui sera sans doute suspendu pour le reste de la compétition, l'en remerciera sans aucun doute ; l'attaquant uruguayen, coupable d'une énorme faute d'antijeu n'a pas caché sa joie au terme de la séance de tirs aux buts.
Les travers, les Ghanéens en ont montré dans ce match : dominateurs physiquement et dans le jeu, les Black Stars ont parfois joué trop facile et n'ont jamais semblé capables de rester concentrés et d'enchaîner les performances. Kingson, monumental face aux Etats-Unis, aura été plus qu'approximatif ce soir et coupable sur un coup-franc plutôt facile de Forlan. Gyan, buteur providentiel en prolongations, aura cette fois raté son exercice.
Car, si le Ghana dominait et que l'Uruguay avait quasiment abdiqué dans le jeu, on a bien senti qu'à tout moment, le but pouvait venir. Dominés, voire asphyxiés, les Uruguayens n'ont jamais lâché et ont joué tous les coups à fond, à l'image d'un Forlan dangereux sur chaque ballon ; et sur quasiment chaque ballon arrivé dans la surface ghanéenne, il y a eu danger.
Cette élimination qui sonne a fin de l'expédition africaine en Afrique du Sud, laissera sans doute un goût d'injustice à tout un continent qui a bien cru pendant quelques secondes tenir sa première demi-finale. Si le football avait appliqué les mêmes règles que le basketball, il n'y aurait pas eu pénalty et le but aurait été validé.
Comme lors d'Angleterre -Allemagne, d'Argentine Mexique ou de nombreuses autres rencontres, le modèle d'arbitrage a une fois de plus montré ses limites. Si lors des rencontres précitées il s'est agi essentiellement d'erreurs humaines, la règle cette fois-ci ouvre la porte à des antijeux manifestes qui valent malheureusement le coup.
En effet, le ballon filant au but vide, il n'apparaîtrait pas illogique de valider directement le but. Cela assainirait le football et éviterait de nombreuses frustrations comme celle que les Black Stars doivent certainement ressentir ce soir.
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