Etendre sa surface agricole de 3.7 à 4.5 millions d’hectares en 2015 : c’est le nouveau défi du gouvernement pour faire face à la situation économique internationale. En effet, le déficit de la balance commerciale camerounaise a doublé de 2009 à 2010, passant à 1000 milliards de francs CFA.
Dans le même temps, un rapport des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et de l’OCDE a révélé la semaine dernière que les prix des produits agricoles de base devraient rester élevés sur la période 2011 – 2020. De quoi pousser le gouvernement à prendre les devants, le potentiel agricole du Cameroun étant très largement sous-exploité.
« Tout est vert partout. Ça veut dire que la terre est encore là. Je crois qu'on en est à peut-être 10% des terres utilisées jusqu'à présent. Donc, ce n'est pas la terre qui manque au Cameroun. Mais, maintenant il faut adapter les cultures à l’écologie », a déclaré Ernest Ela Eviva, directeur du Centre national d’études et d’expérimentation des machines agricoles – Ceneema.
Cette augmentation des terres utilisées pour l’agriculture devrait s’accompagner d’une politique de mécanisation afin d’améliorer la productivité et surtout la compétitivité : le Cameroun, malgré l’étendue de ses terres agricoles, reste un gros importateur de maïs, de riz, et d’autres produits agricoles.
Une situation qui ne pourrait aller qu’en empirant si rien n’était fait d’après Bernard Njonga, qui martèle depuis des années que le Cameroun doit absolument augmenter sa production agricole ; l’un des objectifs de l’Acdic et d’autres acteurs de la société civile était notamment de donner un coup d’accélérateur à la production de produits maisons, notamment via la Semry qui est largement sous-exploitée.
De plus, le Cameroun qui a dit non à l’importation des poulets congelés est souvent confronté à des pénuries, notamment pendant les périodes de fêtes : pour augmenter pousser l’élevage en avant, il faut aussi augmenter la production de céréales, principal aliment de la volaille.
Pour ce projet, le gouvernement camerounais a prévu des fonds de 134 milliards de francs CFA sur 15 ans : formation professionnelle, mécanisation, amélioration de la production… Tous les secteurs liés à la production agricole recevront l’appui du gouvernement afin de baisser la dépendance à l’importation et donc de fait aux prix des produits alimentaires.
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