Le Cameroun doit importer la majorité de l'essence qu'il consomme.
"... Avec 58 barils de pétrole par jour, le Cameroun est le dernier en Afrique. Le Cameroun est, de ce fait, appelé à subir les fluctuations du prix du carburant ", assure M. Bekolo, responsable de la communication de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph). En retraçant le parcours des produits pétroliers jusqu'aux stations services, on apprend ainsi que le pétrole brut du Cameroun est commercialisé par la Société nationale des hydrocarbures (Snh). Il transite ensuite dans les installations de la Société nationale de raffinerie (Sonara). Puis est transporté de Limbe à Douala par la société Camship, pour finalement être stocké dans les différents dépôts de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp). Les camions citernes se chargeront ensuite de sa distribution dans les stations services à travers le territoire national. Ce parcours comporte, explique l'exposant, des services frappés des taxes et de dépenses diverses.
On note ainsi qu'à l'état brut, le super vaut 221,64 francs Cfa. Lorsqu'il sort des citernes de la Scdp (prix sortie dépôt TTC), il vaut 389,00 francs Cfa. Parvenu dans les stations d'essence (Total, Texaco, oilibya, tradex, etc.), ce prix greffe des taxes diverses, parmi lesquelles la taxe spéciale (120 Fcfa pour le super). Au final, le super est cédé à 569 francs Cfa (prix actuel). Le public de la maison du parti de Bonanjo, où se tenait cet exposé, sera tout de même étonné du nombre impressionnant d'impôts abattus sur la distribution des produits pétroliers. D'autant plus que " Le Cameroun utilise 6% de son pétrole, le reste est vendu à l'international ", d'après M. Bekolo. Au terme de son propos, Christopher Ze Nguele, chef service de gestion de la structure des prix à la Csph, signale l'apport remarquable de l'Etat dans la régulation des prix des produits pétroliers sur le marché camerounais. Le pétrole est le produit blanc le plus subventionné par l'Etat, indique-t-il. A l'état brut, il est plus couteux que le super et le gasoil, poursuit-il. Avant de préciser que l'état supporte les taxes qu'encourt la consommation du pétrole et du gaz domestique qui, par ailleurs, sont prisés par les ménagères.
Si le gouvernement ne soutenait pas la production du gaz domestique, une bouteille de ce produit reviendrait à 10.000 francs environ, au lieu de 6000 francs Cfa pratiqués actuellement, apprend-on des exposants. " Durant l'exercice 2008, la subvention de l'Etat sur la consommation des carburants s'est élevée à 204 milliards de francs Cfa, soit une hausse considérable par rapport à 2007 ", révèle Christopher Ze Nguele. Le rapport de la Csph relève également qu'avec le fléchissement de cours internationaux observé ces derniers temps, le soutien à la consommation des carburants a connu une baisse significative. L'affluence des conducteurs de moto et de taxi, en tant que principaux consommateurs, aurait certainement relevé le débat sur le processus de fixation des prix du pétrole à la pompe. Ce débat s'inscrivait dans le cadre de la semaine d'activités organisée par la Chambre nationale des consommateurs dans le sillage de la célébration, le 15 mars dernier, de la Journée internationale du consommateur.
Source: Quotidien Mutations
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