Les choses semblent devoir se compliquer encore pour Françoise Mbango
La cacophonie décriée au sein de la Cameroon olympic team (Cot) à Beijing en Chine s’est encore faite ressentir dans la soirée du dimanche 17 août. Quelque temps seulement après le sacre de Françoise Mbango Etonè, la désormais double championne olympique du triple saut dames. Nos sources dans la capitale chinoise révèlent que la triple sauteuse n’a pas, après son bond historique de 15 mètres 39 (nouveau record d’Afrique et olympique), reçu les honneurs dus à l’exploit qu’elle venait de réaliser. Elle serait retournée à sa base (un hôtel à Pékin) à bord d’un taxi.
Les responsables de la Cot n’ayant véritablement rien fait pour couvrir d’honneur la Camerounaise qui venait de réussir ce que quasiment personne n'imaginait il y a six mois : conserver son titre olympique, elle qui avait disparu des stades entre 2005 et 2007 pour donner naissance à un enfant.
Nos sources en terre chinoise révèlent que cette situation a davantage contribué à la dégradation des relations déjà pourries entre Françoise Mbango Etone et les principaux responsables de la fédération camerounaise d’athlétisme (Fca).
D’où les propos outrageux tenus par Françoise Mbango Etone à l’encontre de Ange Sama le président de la Fca, au micro de nos confrères de Radio France international (Rfi), quelques minutes après son sacre (lire l’interview ci-dessous). Une sortie médiatique qui, à en croire nos sources, est loin d’être une surprise.
Car, depuis son arrivée dans la capitale chinoise, Françoise Mbango Etone n’est pas très visible en compagnie des autres membres de la Cot. Elle vivrait dans un hôtel alors que, les autres sportifs camerounais sont ensemble au village olympique. Ce n’est qu’à l’entraînement, en compagnie de sa sœur cadette Eseppo et de l’entraîneur Germain Ndzana, que d’autres membres de la délégation camerounaise la voyaient.
Après avoir donné le meilleur d’elle-même pour entrer dans la légende des Jeux olympiques, Françoise Mbango qui est venue à bout de ses adversaires de toujours (la Russe Tatiana Lebedeva qui a réalisé un bond de 15m32 et la Grecque Devetzi Hrysopiyi qui a sauté 15m23) offre au Cameroun sa deuxième médaille d’or olympique du triple saut. Très attendue au Cameroun, elle a annoncé qu’elle pourrait encore rester deux ou trois jours à Pékin avant de retourner au pays présenter son précieux métal à ses compatriotes dont Chantal et Paul Biya à qui elle dédie son sacre. Car, soutient-elle, c’est surtout grâce au couple présidentiel camerounais qu’elle a pu bien se préparer pour les Jeux olympiques de Beijing.
Né le 14 avril 1976 (32 ans) à Yaoundé au Cameroun, Françoise Mbango Etone est une habituée des podiums. Son aventure avec les Jeux olympiques commence à Sydney en Australie (2000) où elle achève dixième au concours du triple saut féminin. Avant les Jeux olympiques d’Athènes de 2004 où elle décroche la médaille en or, elle possède déjà un palmarès fort de plusieurs médailles d’argent remportées lors de grandes rencontres sportives : Jeux du Commonwealth en 1998 ou encore Championnats du monde d'athlétisme en 2001 et 2003, où elle s'est inclinée devant la Russe Tatyana Lebedeva. Pour les Jeux Olympiques de 2004, Françoise Mbango s'entraîne seule, avant de faire appel aux services d'un instructeur très particulier : sa sœur cadette, Eseppo. Elle bénéficie également d'une bourse de la Solidarité Olympique. La Camerounaise arrive à Athènes les cheveux rasés en signe de solidarité avec sa mère, malade.
Pour les Jeux olympiques 2008, elle est arrivée à Beijing avec à cœur de prendre sa revanche sur les dirigeants de la Fca avec qui elle a eu des démêlés quelques mois auparavant. Absente des sautoirs entre août 2005 et avril 2008, Françoise Mbango Etone a tenu sa promesse, celle de “ défendre valablement ses chances ” à Pékin après son titre olympique à Athènes et la naissance de son garçon. Peu d'observateurs y croyaient. Elle l'a fait, à 32 ans, malgré plusieurs années en pointillés. Une performance extraordinaire pour une championne d'exception, la plus grande de l'histoire du Cameroun.
Source : Le Messager
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