Lapiro de Mbanga sera entendu aujourd'hui à Douala par le juge d'instruction de son affaire
La chambre criminelle de la Cour d'appel du Littoral accueille, ce mardi 25 novembre 2008, l'artiste et non moins homme politique dénommé Lambo Sandjo Pierre Roger, plus connu sous le pseudonyme de Lapiro de Mbanga. Il s'agit du tout premier rendez-vous de celui qu'on appelle également "Ndinga man" avec les juges, après sa condamnation à 3 ans de prison ferme prononcée le 24 septembre 2008 par le Tribunal de grande instance du Moungo. L'artiste avait, en effet, été reconnu coupable de " complicité de délit d'attroupement, complicité d'obstacle à la voie publique, et complicité de pillage en bande ", au lendemain des émeutes qui ont secoué certaines villes du Cameroun entre le 25 et le 28 février 2008. En guise de dommages et intérêts, le Tgi du Moungo avait par ailleurs décidé que Lapiro de Mbanga devrait verser la somme de 280 millions de Fcfa aux parties civiles retenues dans le cadre de cette procédure ; soit 200 millions de Fcfa au profit de la Société des plantations de Mbanga (Spm), et 80 millions de Fcfa pour le Centre divisionnaire des impôts (Cdi) de la même ville.
Ce verdict, comme il fallait s'y attendre, n'a pas satisfait Lapiro de Mbanga et ses avocats, qui ont clamé leur innocence tout au long de la procédure débutée au mois de juillet dernier. Ils ont donc interjeté appel, au même titre d'ailleurs que le ministère public, qui ne semble pas d'accord avec la peine de 3 ans de prison infligée à l'accusé ; alors qu'il avait requis une dizaine d'années de réclusion. D'où le réexamen de la procédure qui démarre ce matin à la cour d'appel du Littoral à Douala. Dans l'acte d'accusation initial, un ensemble de six crimes sont imputés à l'artiste. Mais le Tgi du Moungo n'en avait finalement retenu que trois, pour lesquels l'accusé avait été condamné. Lapiro de Mbanga avait, en effet, été reconnu non coupable des délits de " complicité d'incendie volontaire, de complicité dégradation des biens publics ou classés, et de complicité de destruction des biens ".
En fait, Lapiro de Mbanga est accusé d'être l'un des principaux commanditaires des émeutes qui ont paralysé la ville de Mbanga, comme plusieurs autres localités du Cameroun, au mois de février dernier.
Depuis son interpellation suivie de sa détention préventive, l'artiste a connu plusieurs transfèrements entre les prisons de Mbanga et de Nkongsamba. Depuis le 29 octobre 2008, Lapiro de Mbanga a d'ailleurs été transféré de nouveau à la prison centrale de Douala, question de se rapprocher de la juridiction qui va statuer sur son cas dès ce jour. A New-Bell, il séjourne précisément à la cellule 18, qu'il partage avec d'autres prisonniers célèbres comme Edouard Etondè Ekoto, Zacchaeus Forjindam et le journaliste Lewis Medjo. Candidat malheureux aux dernières élections municipales sous la bannière du Social Democratic Front (Sdf) à Mbanga, Lambo Sandjo Pierre Roger a vu défiler à la barre du Tgi du Moungo la plupart de ses adversaires politiques du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) venus témoigner contre lui. Il va devoir de nouveau les affronter à la cour d'appel du Littoral. D'où le rapprochement que d'aucuns ont vite fait entre cette procédure relevant du droit commun et… une affaire purement politique !
Source: Quotidien Mutations
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