La Suisse a accepté de rappatrier les fonds détournés par Sani Abacha.
Après la mort de l’ex-président du Nigeria, le général Sani Abacha, en 1998, 700 millions de dollars (soit 338 milliards de Fcfa) déposés sur ses comptes en Suisse ont été bloqués. Sur cette part, en 2005, quelque 290 millions de dollars (environ 140 milliards Fcfa) avaient été restitués au Nigeria à la suite d’un accord conclu entre les autorités suisses et nigérianes pour le rapatriement de 458 millions de dollars.
Avant cela, en septembre 1999, le général Olusegun Obasanjo, devenu président de la République, avait demandé le blocage des fonds d'Abacha en Suisse. En janvier 2000, il a obtenu de la Suisse une entraide. Des enquêtes sur les fonds d'Abacha portent désormais sur une centaine de banques dans le monde, dont 17 en Suisse. A partir de juillet 2000, la Suisse effectue des rapatriements de fonds vers le Nigeria. Les juges genevois avaient estimé que la majeure partie de cet argent était d’origine criminelle et qu’elle pouvait être rendue au Nigeria. En échange, le pays avait donné l’assurance que les fonds du général Sani Abacha seraient affectés à des projets de développement. Le cas Abacha n’est pas unique en Afrique.
Après le décès en 1997 de Mobutu Sese Seko, président du Zaïre devenu République démocratique du Congo, de 1965 à 1997, la Suisse a bloqué 8,3 millions de francs suisses (soit environ 3,5 milliards de Fcfa) placés par lui. En juillet 2007, la Confédération suisse avait annoncé que son pays était prêt à restituer cet argent au gouvernement congolais. La Suisse a renoncé à son entraide judiciaire en 2003, face à l’incapacité de la Rdc à lui fournir une décision de justice, comme l’exige la loi suisse.
Sans cette décision judiciaire, le blocage des fonds Mobutu devait être levé à la fin 2008, en faveur de ses héritiers. Mais le 12 décembre 2008, la Suisse a décidé de prolonger jusqu’au 28 février 2009 le gel d’une partie des avoirs de Mobutu bloqués dans ses banques. Grâce à la forte mobilisation des mouvements sociaux congolais, le président Joseph Kabila a par la suite mandaté un avocat afin d’entreprendre la procédure judiciaire nécessaire à la restitution des avoirs à l’État.
Source: Le Jour Quotidien
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