Perquisition à la résidence secondaire d'Abah Abah
L'équipe chargée de mener les investigations sur l'enquête ouverte contre l'ancien ministre de l'Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, accusé de détournements de deniers publics, s'est déportée vendredi 27 juin dernier dans la localité de Zoétélé, province du Sud du Cameroun.
Les enquêteurs se sont rendus dans cette commune d'arrondissement, ville d'origine de Polycarpe Abah Abah, pour une perquisition dans sa résidence. D'après nos informations, le procureur de la République près le tribunal de grande instance (Tgi) du Mfoundi (ou un substitut ?), son collègue près le Tgi du Dja et Lobo, le commissaire de police, Evina du service des interventions rapides (Sir) à la Direction de la police judiciaire ainsi que les avocats de l'ancien ministre ont fait le voyage.
Nos sources indiquent que M. Abah Abah n'a pas fait le déplacement de Zoétélé, pour assister à la perquisition faite chez lui. Il est toujours en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Aucune information ne nous a été donnée sur les raisons de son absence au moment de la perquisition. Mais un observateur ayant requis l'anonymat met en avant un souci de sécurité. En lieu et place de M. Abah Abah, Mme Caroline Abah Abah, son épouse, est restée présente pendant les recherches qui se sont achevées tard dans la soirée de vendredi, renseignent nos sources. L'on a par ailleurs appris que les policiers ont procédé à un inventaire des biens ainsi qu'à des prises de vue dans la résidence. C'est autour de cette demeure, alors qu'il tentait de faire des photos, le 12 février dernier, que l'ancien directeur de publication délégué du journal Le front, Jean Bosco Talla avait été interpellé et menacé d'être lynché par les populations locales. Une plainte déposée contre le journaliste par le maître des lieux, Polycarpe Abah Abah, avait ensuite été retirée.
Plusieurs perquisitions ont été menées dans les propriétés de l'ancien ministre depuis son arrestation le 31 mars dernier. La première a été faite le 1er avril dernier à son domicile d'Odza à Yaoundé. Celle-là s'était faite en sa présence et celle de ses avocats, et intervenait un peu plus de 24h après son interpellation et sa mise en garde à vue. Une autre, conduite par le directeur adjoint de la police judiciaire, le commissaire divisionnaire Alioum Oumarou, qu'entourait une quinzaine de magistrats et d'éléments des forces de l'ordre s'était déroulée le 23 avril dernier toujours à sa résidence au quartier Odza au lieu dit Koweït City. Cette perquisition s'était caractérisée par sa longueur. Débutée vers 12h30, elle s'est achevée dans la soirée vers 20h30.
En rappel, depuis trois mois, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances et ancien directeur des Impôts est privé de liberté, comme son collègue de la Santé publique, Urbain Olanguena et compagnie. Après plus d’une dizaine de jours de garde à vue à la Direction de la police judiciaire, Polycarpe Abah Abah a été inculpé le 9 avril dernier par un juge d'instruction du Tgi du Mfoundi pour détournement de deniers publics et placé sous mandat de dépôt. C'était à la suite d'un réquisitoire d'ouverture d'instruction délivré par le procureur de la République.
Source: Le Jour Quotidien
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