La police a désamorcé une grève initiée par les pélerins
Les pèlerins avaient annoncé une grève (après le crash manqué du 25 novembre 2008) si jamais des solutions adéquates n’étaient pas trouvées pour pallier les problèmes de leur déplacement en direction de la Mecque. Le 1er décembre 2008, ils étaient près de 1 000 à attendre le vol. Face au manque d’avions, débordés de patience, les pèlerins se sont réunis pour planifier une manifestation. Informé de la grève en gestation, le gouverneur du Nord, Roger Moïse Eyéne Nlom fait irruption à l’aéroport international de Garoua, en sapeur pompier. Il est accompagné du délégué régional à la Sûreté nationale, Pierre Djomaha Fassi, et de plusieurs policiers. Tous tentent de calmer les Mahométans devenus très amers et furieux. " Nous avons marre de la langue de bois. Aucune promesse n’est jamais tenue dans ce pays. Nous ne pouvons plus vous croire ", fulmine un fidèle. Armés jusqu’aux dents, les policiers font des va-et-vient.
Ils sillonnent l’aérogare, question d’étouffer dans l’œuf les velléités des grévistes. " Nous ne sommes plus en mesure de réclamer nos droits ? ", s’interroge un pèlerin. " Si on ne peut pas nous faire voyager, il faut nous rembourser notre argent ", poursuit-il. Pour les pessimistes, aller à La Mecque n’est plus opportun. " J’ai passé 13 jours à Garoua exposée au froid hivernal nocturne à l’aéroport en attendant le vol. Sur 200 000 Fcfa que j’avais prévus pour ma nutrition à La Mecque, il ne me reste que 50 000 Fcfa. J’ai presque tout dépensé ici à Garoua pour la ration. On nous vend un demi plat de nourriture à 700 Fcfa, une bouteille d’eau minérale à 1 500Fcfa, la grande bouteille de jus à 2 000 Fcfa, le pain à 200 Fcfa ", regrette désespérément une pèlerine en provenance de Yaoundé.
Allah reconnaîtra les siens !
" Il faut qu’on se soucie de la souffrance que nous endurons ici. Beaucoup d’entre nous sont malades à cause des intempéries ", lance un croyant. " Il faut remettre tout à Dieu. Il est conscient de tout ce qui est arrivé. Que nous voyagions ou non, il en tiendra compte ", se console un résigné. Dans le camp des révoltés, on en veut particulièrement au ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Marafa Hamidou Yaya et Alamine Ousmane Mey, le directeur général d'Afriland Fisrt Bank ; le premier est le président de la commission nationale du Hadj et le second, le détenteur de la clé du compte bancaire des pèlerins même si certaines sources affirment que la barque qu’’il dirige a préfinancé les coûts de l’expédition avant de se faire rembourser. " [i Ils ont failli à leur mission [Ndlr, Marafa Hamidou Yaya et Alamine Ousmane Mey]. Nous devons nous mobiliser pour un transfert d’autorité à partir de l’an prochain. Même s’il faut saisir la plus haute hiérarchie, nous le ferons. Rien ne sera plus comme avant] ", prophétise un pèlerin.
Source: Le Messager
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