Jérôme Mendouga se porte visiblement très bien, malgré ses 71 ans.
Deux semaines après son incarcération, il ne sait toujours pas le sort qui lui sera réservé. Du fond de son local au quartier 12 de Kondengui, il attend une nouvelle convocation du juge d’instruction devant qui il est appelé à s’expliquer dans une affaire de détournement de deniers publics, d’un montant estimé à 750 millions Fcfa dans le dossier Albatros, selon des sources généralement bien informées. Ce dossier est relatif aux tractations engagées pour l’acquisition d’un avion Boeing pour les déplacements du président de la République en avril 2004. L’affaire avait tourné au vinaigre et des milliards de Fcfa du contribuable camerounais partis en fumée.
L’affaire se trouve actuellement au stade de l’information judiciaire, l’enquête préliminaire ayant été bouclée. En attendant d’être fixé sur son sort, Gérôme Mendouga partage le même quartier qu’un de ses coaccusés dans la même affaire Albatros : Hubert Otele Essomba. Jean Marie Atangana Mebara, ex-Secrétaire général à la présidence de la République (Sgpr) est aussi détenu dans le même pénitencier pour le même dossier. Des sources non officielles affirment que durant les tractations pour l’acquisition de cet avion, Gérôme Mendouga avait été désigné par l’ex-Sgpr pour représenter le Cameroun durant les pourparlers avec la firme américaine
Forme physique
Au lendemain du déclenchement de cette affaire avec l’arrestation des principaux acteurs dont Atangana Mebara, des informations avaient laissé entendre que Gérôme Mendouga aurait sollicité l’asile politique du gouvernement américain qui le lui aurait refusé. Finalement déchargé de son poste, l’ex-ambassadeur avait regagné le bercail. Visiblement serein malgré les soupçons qui pesaient sur lui, il sera même décoré par le ministre des Relations extérieures en janvier dernier. Refusant de faire profil bas, on l’apercevait dans quelques cérémonies mondaines et sur les pistes du quartier Mont-Febe où il faisait régulièrement des exercices de sports de maintien. Plusieurs fois appelé par le juge d’instruction comme témoin, il ne se doutait visiblement de rien jusqu’à ce qu’au terme de son audition le 15 avril 2009, le magistrat en charge de l’instruction lui délivre un mandat de détention préventive à exécuter le même jour.
Selon des indiscrétions glanées à la prison centrale de Yaoundé, la situation de captivité ne semble pas avoir entamé le moral de ce diplomate qui a passé une quinzaine d’années comme ambassadeur aux Etats-Unis. “ a tout son moral. C’est parfois comme s’il n’est pas encore conscient de ce qui lui arrive ”, confie un gardien de prison qui admire sa forme physique appréciable. “ C’est difficile de croire qu’il a déjà 71 ans. Il n’affiche aucun signe de maladie ”, poursuit notre source. A propos de son quotidien, on affirme ici que l’ancien diplomate ne sort pas beaucoup du quartier 12. Il reçoit les visites des membres de sa famille et de son avocat. Les premiers lui apportent à manger tous les jours.
Source: Le Messager
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