Un temps éclipsé par les « boxeurs », sorte de sous vêtement semblable aux
culottes des boxeurs, le string est de nouveau à la mode à Yaoundé. Il joue
ainsi la résistance puisqu’ « il est entré dans les moeurs de la plupart des
camerounaises depuis près de 8 années. On remarque que quelques hommes
commencent aussi à s’y mettre », explique Mme Nana, une tenancière de
magasin de vente de lingerie fine. Pour montrer qu’on est bien dans l’ère des
temps, les jeunes filles optent de laisser dépasser leurs sous-vêtements. Les
strings se portent désormais hauts, sous des jupes ou des pantalons tailles
basses.
Les raisons évoquées pour le choix de ce type de sous-vêtement sont multiples. «Il
va mieux avec les vêtements que l’on porte en ce moment. La mode est aux
vêtements appelés slim, qui se portent près du corps. Il serait disgracieux que
des traits se dessinent sur le vêtement », explique Mme Nana, la tenancière
de magasin de lingerie. « C’est plus sexy et ça suscite certains effets chez
nos partenaires », ajoute Cécile, une jeune yaoundéenne. En fait, le string
est un sous-vêtement constitué de deux pièces de tissu. La
première pièce est un triangle recouvrant le pubis et se prolongeant en une fine
bande, très souvent réduite à une ficelle, qui passe entre les cuisses et les
fesses. Ces deux bandes sont reliées entre elles par
une autre ficelle qui entoure les hanches. Pour Valentin Melingui, un
sociologue, « la mode est un phénomène cyclique. Lorsque nous regardons par
exemple des photos des années 70, l’on se rend compte que la mode était aux
pantalons patte d’éléphant avec une énorme touffe de cheveux qu’on appelait
afro. Les pattes d’éléphant ont réapparu à la fin des années 90. Il en ait de
même pour les sous-vêtements qui apparaissent un temps puis repartent ».
Le prix des strings varie en fonction du lieu d’approvisionnement. Lorsqu’il est
importé d’Europe, un string et le soutien-gorge qui va avec, coûtent entre
10.000 et 20.000 Fcfa. Le sous –vêtement venu d’Asie coûte environ 500 Fcfa
tandis que celui vendu à la friperie (seconde main), est accessible à 1.000 Fcfa
la pièce. Toutefois, le port du string n’est pas sans danger, surtout lorsqu’il
a déjà été porté par quelqu’un d’autre. « Le string peut provoquer des
hémorroïdes à cause des frottements de la ficelle au niveau de l’anus. De plus
lorsqu’il s’agit de string de seconde main, il est possible de contracter les
maladies de la personne qui a précédemment porté le vêtement », explique le
docteur Amougou, qui officie dans un hôpital de Yaoundé. « Il faut choisir de
la lingerie pas trop serrée, préférer des sous-vêtements ayant une bande de
tissu et non avec des ficelles. Lorsqu’il s’agit d’un string de seconde main il
faut le laver en ajoutant un peu d’eau de javel dans l’eau du lavage, avant la
première utilisation », recommande-t-il.
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