Le Sdf désavoué par la justice camerounaise
Les membres du bureau provincial du Front social démocrate (Sdf en anglais) à
l’Ouest, espèrent reprendre dans un avenir immédiat le contrôle du siège
provincial de cette formation politique à Bafoussam. Ils fondent leur espoir sur
le jugement n°691 rendu le 1er octobre 2008 par le tribunal de grande instance
(Tgi) du Mfoundi à Yaoundé. Cette décision déclare “ nulle et de nul effet la
note d’application du 7 février 2008 prise par Tamadjong Elisabeth avec toutes
les conséquences de droit. ” C’est dans cette logique que le juge “ ordonne la
poursuite des activités du bureau provincial de l’Ouest élu le 4 mars 2006. ”
Edouard Mboulefack et ses camardes sont autant gonflés qu’ils estiment que “
cette décision n’étant pas provisoire, ils doivent exercer même si Mme Tamadjong
et ses conseils font appel ”.
Le Tgi de Yaoundé fait observer que la note en question n’est pas conforme aux
statuts et règlements intérieurs du Sdf. Tout comme elle ne saurait, d’après le
juge de Yaoundé, se reposer sur les orientations du Comité exécutif national
(Nec) du Sdf réuni le 26 janvier 2008. Le Tgi de Yaoundé donne ainsi raison au
plaignant Edouard Mboulefack, secrétaire adjoint à l’organisation du bureau
provincial. En mai 2008 en effet, il fait servir par le canal d’un huissier une
assignation en nullité de la note de service 016-02-02 du secrétariat général du
Sdf. Elle désignait les 12 membres de la coordination provinciale du Sdf choisis
pour remplacer le bureau provincial élu lors de la conférence provinciale de
mars 2006 à Bangangté et en disgrâce devant Ni John Fru Ndi, le président
national du Sdf. Ce dernier n’appréciait pas le fait que Romuald Tamo, président
du bureau provincial du Sdf à l’Ouest, exige, courant septembre et octobre 2007,
au nom de tous les militants de la région que la lumière soit faite sur la
gestion des ressources financières du parti, notamment celles octroyées dans le
cadre du financement public des partis politiques.
Par contre, quatorze membres du Nec originaires de l’Ouest vont dans cette
foulée se réunir à Mbouda pour dénoncer “ la dérive de Romuald Tamo.” En fin
décembre 2007, Romuald Tamo va être démis par John Fru Ndi. Sous la direction de
son vice-président, Pierre Fankam, le bureau en question va pondre plusieurs
motions pour solliciter la réhabilitation de Romuald Tamo. Cette démarche ne
doit pas, naturellement, plaire à John Fru Ndi. Le Nec examine cette “ démarche
non disciplinaire ” des affidés du président provincial déchu. Mais le 26
janvier 2008, cette question ne sera pas abordée amplement. Etant donné qu’à
lire la résolution de cette session du Nec on relève qu’il “ sursoit à la
présentation du rapport de la commission en charge des dossiers disciplinaires
”.
Approché par Le Messager, Me Joseph Lavoisier Tsapy, conseiller juridique
national du Sdf et membre de la coordination dissoute affirme être surpris par
cette décision. “ Le Sdf ne s’est pas défendu dans cette affaire. Le juge n’a
suivi que l’opinion d’une seule partie. On se serait défendu en soulevant des
exceptions. La démarche de Mboulefack Edouard l’expose à des sanctions. Il n’a
pas épuisé les voies de recours internes au parti. Je douterais fort qu’ils
[les membres du bureau de Tamo] soient autorisés à reprendre leur fonction.
Le parti prendra des dispositions pour démontrer à la justice que ce n’est pas
une action qui aurait pu aboutir à un tel jugement ”, explique cet avocat
Source : Le Messager
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