Mostafa Fourar, le directeur de l'Ensam
« Plus le temps passe et plus cette disparition nous paraît inquiétante, c'est
évident. » Hier, Mostafa Fourar, le directeur de l'École nationale supérieure
des Arts et Métiers de Châlons ne cachait pas ses craintes. La peur de démarrer
une carrière professionnelle, le sentiment peut-être de s'être trompé de voie,
le directeur de l'Ensam aimerait croire à une disparition « volontaire » de
Stéphane Kameugne.
« On espère une issue favorable… Aujourd'hui encore, policiers et pompiers
accompagnés de chiens ont ratissé nos locaux en partant de la voiture de
Stéphane Kameugne. » Sans succès !
« Les parents du jeune homme nous ont contactés dès le lundi matin car Stéphane
ne s'était pas présenté à son travail. Ils l'attendaient déjà le dimanche mais
son silence ne les a pas inquiétés outre mesure ce jour-là ».
Rapidement, des
éléments inquiétants ont amené le parquet à ouvrir une procédure judiciaire.
Un vaste mouvement de solidarité des étudiants s'organise autour de cette
disparition, via Internet. « On l'a fait pour lui comme on l'aurait fait pour
n'importe quel autre élève de l'Ensam », concède le directeur qui avoue ne pas
avoir eu l'occasion de connaître Stéphane Kameugne. « Il a achevé son cursus aux
États-Unis ces deux dernières années mais il est de tradition, chez nous de
recevoir son diplôme là où on s'est inscrit en première année. » L'unique
rencontre
entre Stéphane et le directeur de l'établissement aura donc eu lieu samedi
dernier.
En revanche, si Mostafa Fourar connaissait peu l'homme, il ne tarit pas d'éloges
sur l'étudiant. « C'était un élément très brillant, qui a fait sa prépa à
Louis-Legrand à Paris, ce n'est pas rien. » Le directeur de l'Ensam se veut
pourtant catégorique : « Les origines de Stéphane Kameugne sont, je l'espère,
sans rapport avec sa disparition. On peut parler d'une intégration réussie, je
n'aurais jamais accepté qu'il en soit autrement ! »
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