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La décharge à problèmes d’Edéa
(09/12/2008)
Offert par la société Alucam à la Communauté urbaine d'Edéa, le site fait l'objet de récriminations des populations alentour.
Par Monique Ngo Mayag
La nouvelle décharge ne respecterait pas toutes les normes de sécurité
La nouvelle décharge ne respecterait pas toutes les normes de sécurité
Depuis un mois, le village de Sikoum connaît un nouveau visage. Une banderole et des plaques indicatrices se sont rajoutées au décor verdoyant de cette campagne située à 17 kilomètres de la ville d'Edéa. Vendredi 05 décembre dernier, Sikoum a connu une ambiance des grands jours. C'était à l'occasion de la donation officielle d'une décharge de déchets ménagers de neuf hectares à la Communauté urbaine de la ville (Cue), chef lieu du département de la Sanaga Maritime. L'aménagement de ce dépôt d'ordures domestiques a valu la rondelette somme de 170 millions de Fcfa et est entièrement financé par la Compagnie camerounaise d'aluminium (Alucam).

Après les formalités officielles qui ont ponctué la cérémonie, il s'en est suivi une visite guidée du site de la décharge communale. Les premières observations laissent entrevoir une cuvette (casier) de 57 mètres de profondeur aménagée sur 1,5 hectares. Selon Emmanuel Michel Nounga, chargé de la réalisation de la décharge et par ailleurs spécialiste en système de management environnemental, " La construction de quatre autres casiers est prévue pour le déversement des ordures. L'espérance de vie de cette décharge est de 35 ans, puisque le temps d'exploitation de chaque cuvette est de cinq ans ". D'ici le mois de janvier, la cuvette déjà opérationnelle accueillera donc les premiers déchets transportés par la société d'hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam).

Un optimisme que ne partagent pas les populations déguerpies du site de la décharge. En les interrogeant en effet, on ressent quelque rancœur : le site fait l'objet de problèmes fonciers entre un certain Henri Kouta Dooh, propriétaire de cinq hectares sur les neuf que compte le site, et la Cue. " Nous n'étions nullement informés du projet de construction d'une décharge communale ici. Ils n'ont pas cru bon de nous associer. Pendant le temps qu'ont duré les travaux, on voyait les gens monter et descendre. Des commissions se sont succédées ici pour mesurer la superficie de nos maisons afin, nous disait-on, de nous indemniser. Nous avons vu nos palmeraies et nos habitations détruites sans le moindre centime en guise de dédommagement ", rapporte Emmanuel Bilong avec une pointe de dégoût. " C'est à la veille de l'inauguration de la décharge que les agents d'Alucam sont venus nous remettre des tee-shirts à arborer lors de la manifestation ", ironise Simon Gabriel Belle, un autre autochtone. Vendredi dernier, un vent violent et une forte pluie ont brusquement mis fin à la visite du site, laissant place à toutes sortes de spéculations.

Hypothèses scientifiques

Avant la construction de la nouvelle décharge communale, les déchets ménagers étaient déversés dans la ville d'Edéa, non loin du château d'eau qu'abrite le quartier Elogbèlè. Aussi, l'arrivée du nouveau dépotoir ravit-il les autorités administratives du département comme le délégué du gouvernement Dieudonné Nzocke. On compte néanmoins de nombreux sceptiques parmi lesquels les populations avoisinant le site de la décharge et quelques officiels. " Ce site n'a pas fait l'objet d'une étude d'impact environnemental sérieuse. Et la décharge est aménagée sur un sol argileux, pas du tout indiqué pour un tel projet ", s'inquiète un membre de la section des Inspections et Evaluations environnementales de la Sanaga Maritime.

Ce que l'on balaie d'un revers de main. " L'argile est au contraire très indiquée pour une décharge parce qu'il n'est pas perméable. Celui qui pense le contraire n'y connaît rien ", soutient Ferdinand Moutlen, responsable Ingénierie et Conduite de projets d'Alucam. " Par ailleurs, une commission mixte composée des agents du ministère de l'Environnement et de la Protection de la nature et ceux du ministère des Forêts et de la Faune, a effectué une descente sur le site pour mener des études sur les propriétés du sol ", ajoute-t-il. Lorsqu'on sait que le liquide (lixiviat) qui provient des déchets est fortement chargé de toxines pouvant causer des pathologies, il y a par ailleurs lieu d'appréhender la construction d'une décharge à quelque cent mètres des populations. Pourtant, le comité de pilotage du projet rassure sur le fait d'une étude menée sur le site de l'actuelle décharge du village Sikoum.


Source: Quotidien Mutations


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