La communauté urbaine de Douala continue les casses en vue de l'assainissement des voies à Bépanda.
En effet, la Communauté urbaine de Douala (Cud) à travers la direction de la Réglementation et de la lutte contre le désordre urbain (Dirlut) y a effectué une descente musclée visant à libérer les emprises illicitement occupées par des constructions anarchiques et autres baraques de fortunes. Accompagnée par des éléments du Groupement mobile d’intervention numéro 2 de Douala, armes aux poings, une pelleteuse s’est chargée de casser des pans entiers des murs, de détruire des toitures et des paravents sur lesquels la croix de Saint André était apposée.
Parpaings concassés, planches et contre-plaqués émiettés, le passage de la faucheuse a été sans pitié. Les populations assistaient impuissamment à un triste spectacle. Une semaine avant cette sortie de la Dirlut, des mises en demeure visant à demander aux riverains de déguerpir leur ont été servies et des traçages, des marquages avaient été opérés depuis environ un mois. Ce qui n’a pourtant pas altéré la douleur des victimes, pas surprises de la visite musclée de la Cud. « Nous étions prévenus de ce que nous allions être cassés. Seulement, on ne peut pas fermer les yeux sur le prix à payer. Une partie de mon bar a été détruit. Cela suppose que je dois encore investir de nouveau à l’effet de lui donner une image acceptable. Une casse s’accompagne toujours des pertes. Je crois que cette opération a englouti au moins cinquante mille Fcfa », se plaint Alain Kengne, une des victimes qui précise par ailleurs qu’ils n’auront droit à aucun dédommagement du moment où ils occupaient une partie de la voie publique. Mêmes complaintes chez les victimes des destructions similaires dans les quartiers Bonapriso et Njo-Njo le même jour.
Moderniser la voie
Des sources proches de la Cud indiquent que la casse opérée à Bépanda va déboucher dans les tout prochains jours sur les travaux de reprofilage d’un axe routier qui selon toute vraisemblance sera à l’avenir à double sens. En face du stade Omnisports de la réunification où essaiment des échoppes, quincailleries et débits de boissons situés en bordure de route, les propriétaires ont anticipé sur la visite de la Cud en détruisant eux-mêmes un pan de leur construction et en conformité avec les marquages effectués.
C’est à juste titre que la Dirlut et ses gros bras n’ont pas fait face à une résistance, ce qui est à mettre à l’actif non seulement des efforts de sensibilisation qui ont été consentis, mais aussi à l’adhésion des populations conscientes du bien fondé d’une action qui vise à leur faire oublier l’horrible spectacle d’énormes nids-de-poule et autres flaques d’eau qui y avaient cours. « Nous sommes obligés de nous plier parce qu’il s’agit de moderniser les voies de circulation et d’embellir du même coup la ville de Douala. Mais on ne peut pas s’empêcher de pousser quelques cris de douleurs après le passage de la Cud », déclare Anne Marie, tenancière d’une boutique visitée par la pelleteuse.
En attendant le démarrage effectif des travaux de bitumage de la route Bépenda-Omnisports, les deux rives de cette artère ressemblent à une ruche. Ici, on s’échine à rassembler les détritus. Là on s’affaire à récupérer qui un parpaing, qui un bout de planche ou de fer, quand on ne s’occupe pas à reconstruire les parties sinistrées. Avec bon espoir que le répit est à venir.
Source: Le Messager
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