Un "audit spécial (des procédures budgétaires et comptables) doit
démarrer le 15 février" à la BEAC "pour déterminer si les malversations au
bureau de Paris (BEP) constituaient un incident isolé", indique la Banque dans
un appel d'offre lancé le 5 janvier pour le recrutement d'un cabinet indépendant
devant réaliser ce travail.
L'audit vise également à vérifier "si toutes les déficiences du contrôle
comptable et budgétaire ont été ou seront corrigées par les mesures déjà
arrêtées par le Conseil d'administration de la BEAC", selon le texte.
Il "examinera aussi les procédures de passation de marché" au sein de la
Banque. D'autres "audits spéciaux" seront réalisés, précise cet appel d'offre
publié par la BEAC, dont le siège est au Cameroun.
En décembre, le gouverneur de l'institution, Philibert Andzembé, avait
assuré que les
détournements constatés à la BEAC étaient "des phénomènes isolés".
Selon une enquête interne de la BEAC publiée fin octobre, 25 millions d'euros
ont été détournés au BEP par certains de ses agents au profit de 139 personnes
(physiques et morales) entre 2004 et 2009.
Le rapport déplorait le silence de plusieurs hauts responsables de la BEAC qui
n'ont "pas attiré l'attention sur les dérives", citant notamment le cas des
Gabonais Jean Félix Malalépot, gouverneur de l'institution de 1989 à 2007, et de
son successeur M. Andzembé.
La Banque a déposé deux plaintes contre X pour "vol, escroqueries, faux et usage
de faux" au tribunal de grande instance de Paris en 2008 et 2009.
Elle a assuré début novembre avoir adopté "des mesures fortes pour assainir" ses
filières budgétaires, affirmant que le Contrôle général, son organe interne de
contrôle, avait "gagné en indépendance".
|