Banque mondiale
Sur cette enveloppe, “ 331,7 millions restent à décaisser, soit 141,9 milliards francs Cfa environ ”, précise la revue du Programme de la Banque mondiale au Cameroun. Ce document donne d’ailleurs les pourcentages de décaissement par projet. Les décaissements les plus élevés sont enregistrés dans les domaines suivants : partenariat public/privé (76,6%), modernisation des systèmes de paiement (73,5%), le chemin de fer (87%), les infrastructures de Douala (54%) et le développement participatif (71%). Les projets relevant du développement urbain et eau, et de la facilitation du transport et du transit ont un pourcentage de décaissement de 0%. Le taux global de décaissement quant à lui se situe à 40,8%.
Qu’est-ce qui justifie ce faible taux de consommation des fonds ? Le portefeuille de la Banque mondiale au Cameroun est confronté à des “ goulots d’étranglements entravant la mise en vigueur des projets ”, en plus de “ la lenteur des décaissements, les faiblesses de gestion financière et de passation des marchés ”, comme l’a relevé Mary Barton-Dock lors de la cérémonie d’ouverture de la revue du portefeuille de la Banque mondiale au Cameroun.
Certaines lourdeurs émanent de la Banque mondiale elle-même. Elle ajoute qu’un “ survol rapide permet de voir que le portefeuille enregistre maintenant une performance moyenne ”. Elle relève notamment : “ des problèmes au niveau du design des projets (souvent trop complexes), de la mise en vigueur de ceux-ci (trop tardive) ”. Les décaissements durent cinq à six ans en moyenne.
Malgré ces lenteurs, Louis Paul Motaze, le ministre de l’Economie affirme que le Cameroun a enregistré une amélioration sensible par rapport aux années antérieures. Il avoue que le portefeuille de la Banque mondiale au Cameroun est en deçà du potentiel économique du Cameroun. Pour lui, “ la densification du portefeuille, l’amélioration du taux de décaissement ne constituent pas une fin en soi ”. L’intervention de la Banque devrait contribuer au “ bien être des populations ”.
Selon Louis Paul Motaze, certaines ressources allouées aux projets sont mal utilisées. Elles se “ focalisent sur l’assistance technique qui parfois absorbe pratiquement 70 voire 80% desdites ressources finançant essentiellement des consultants, des études ” au détriment des réalisations concrètes comme des ponts, routes, barrages et centrales électriques. Or, ce sont ces “ réalisations qui peuvent contribuer de manière probante à un meilleur impact sur la qualité de vie des Camerounais, objectif ultime de toute politique de développement ”, à en croire le ministre de l’Economie…La revue conjointe du programme et du portefeuille de la Banque mondiale au Cameroun a eu lieu à Yaoundé hier, mardi 17 juin 2008.
Source: Le Messager
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