L'affluence n'était pas au rendez-vous
L’édition 2009 des écrans noirs prend fin ce 6 Juin 2009. Près de la moitié des courts et longs métrages diffusés tout au long de ce festival étaient d’origine camerounaise. On serait tenté de croire que le cinéma camerounais se porte bien. Ce n’est pas le point de vue de Bassek Ba Kobhio cinéaste et organisateur des écrans noirs, qui pense que « beaucoup de jeunes aujourd’hui font de la vidéo : peut être à cause des conditions économiques difficiles car il faut beaucoup d’argent pour tourner un film. Ces vidéos sont peut être le chemin vers le cinéma mais pour l’instant ce n’est pas du cinéma ».
Le festival écrans noirs n’a pas drainé grand monde, surtout pas le public camerounais qui s’est montré absent que ce soit au centre culturel François Villon, à l’institut Goethe ou au boulevard du 20 mai. Tout au long de la semaine, les chaises censées accueillir les spectateurs au boulevard du 20 Mai sont restées à moitié vides et la plupart des personnes présentes étaient des expatriées. On comprend dès lors pourquoi toutes les salles de cinéma du pays ont fermé leurs portes.
Toutefois, chacun y va de sa théorie pour expliquer la désaffection du public camerounais pour les écrans noirs. Pour Martial Ndzana, membre d’une régie publicitaire présente au boulevard du 20 mai, « le manque d’engouement du public pour les écrans noirs est du au manque de boisson alcoolisées sur le site du boulevard. De plus, beaucoup de sponsors n’ont pas réagi positivement ». Pour Ezzat El-dine un caricaturiste, il s’agit probablement d’un déficit communicationnel : « il n’y a pas eu assez de banderoles et les médias n’en ont pas suffisamment parlé ».
A droite, Bassek Ba Kobhio
En plus de la désaffection du public et des difficultés financières, le cinéma camerounais souffre de la piraterie. Dès la sortie d’un film, les copies piratées se multiplient sur les marchés au détriment des producteurs, réalisateurs et acteurs. Engo Ferdinand, un jeune acteur camerounais qu’on a vu dans des films tels que « Paris à tout prix » ou « Psychose », pense que « le cinéma nourrit son homme au Nigeria, en Afrique du Sud, au Ghana mais pas encore au Cameroun ».
Les écrans noirs initiés par Bassek Ba Kobhio en sont à leurs 13ème édition. Cette année ils ont eu lieu du 30 Mai au 6 Juin et avaient pour thème « Cinéma et économie ». Les films étaient projetés au centre culturel François Villon, à l’institut Goethe, à la CNPS, à l’IRIC, à l’Awalé et au Boulevard du 20 Mai. Parmi les multiples films projetés durant ces 8 jours, on peut citer « Katanga Business » de Thierry Michel le réalisateur de Mobutu roi du Zaïre, « Le président a-t-il le Sida ? » d’Arnold Antonin, « Quartier Mozart » de Jean Pierre Bekolo, « Le Camfranglais » d’Edwin Erkwen ou encore « ça dose » de Don Moudji.
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