Des scandales salissent le nom du couple présidentiel depuis quelques mois.
Comme des kleptomanes, certains des proches collaborateurs de Chantal Biya s’illustrent de plus en plus négativement dans ce registre, mettant à mal ses actes de générosité. Ils se sont spécialisés dans le prélèvement de la « taxe forte » sur tout ce qu’elle envoie à des tiers ; à titre de récompenses ou d’aides. Ils se sont à cet effet mis en exergue une fois de plus dimanche dernier, lors de la célébration de la 24ème journée internationale de la femme.
L’Afeci, une association de femmes proche de Chantal Biya, accuse certains membres de l’entourage de la Première dame d’avoir retenu 80% de la somme envoyée par Chantal Biya, pour récompenser les prouesses de son « association » qui s’est distinguée par des chants et danses au palais d’Etoudi dimanche dernier. Selon des témoignages et plaintes enregistrés auprès de certains membres de l’association, c’est au petit matin du 8 mars 2009, alors qu’elles se rendent au Boulevard du 20 mai pour prendre part au défilé, que leur destination est détournée.
200 000 Fcfa au lieu de 1 000 000 Fcfa
« L’Afeci est en fait une association fondée par la 1ère dame. Face à ses multiples occupations, elle a passé la main à Mme Bella, sa belle tante. Au quotidien, les affaires sont dirigées Mme Bakofa », explique un membre. Et de poursuivre : « Nous avons été informées du retour du couple présidentiel et avons été conduites à 13 heures au palais, pour une animation en continue jusqu’à l’arrivée de la Première dame. A son arrivée à 18 heures 30 minutes, elle a fait une petite prestation scénique et s’est repliée dans ses appartements privés ».
Vers 19h 30, la présidente de l’association reçoit un 1er coup de fil lui demandant d’attendre encore pendant quelques temps, le « geste de coeur » de la maîtresse des lieux. Le 2ème coup de fil est celui d’un proche de Chantal Biya. Il demande à la présidente de lui communiquer le nombre de membres de sa troupe. « La présidente a répondu que nous étions 50. Soit: 40 femmes, membres de l’association, 4 joueurs de tam-tam et 6 danseurs. Il a alors sorti une somme de 200.000 Fcfa en disant que c’était le cadeau envoyé par la 1ère dame » avoue C.B. Le scénario se complique lorsque cinq minutes après, Mme Bella appelle Mme Bakofa et lui demande de n’envisager aucune dépense, mais d’apporter la somme d’un million Fcfa qu’elle vient de recevoir. « Il y a eu comme une sorte d’affolement généralisé au sein de l’équipe car personne n’a compris comment 200.000 fcfa se sont transformés en un million. Embarrassée, la présidente a remis à chacune de nous, 1 000 Fcfa pour rentrer, en promettant d’aller en toucher un mot à la fondatrice » fulmine encore R.B.
Infantilisation
A en croire certaines sources, Chantal Biya s’est montrée furieuse et retournée de l’acte de son entourage qui n’a pas fait moins que détourner une somme qu’elle a destinée à des tiers. Jusqu’ici, de tels actes qu’on dit légion dans l’entourage du couple présidentiel sont toujours restés entre les murs du palais ; les auteurs de ces forfaits, ayant souvent opéré avec beaucoup d’élégance et de subtilité. Depuis quelques temps pour reprendre une expression très courante, « le secret est dehors. Il faut bien que le chef de l’Etat fasse arrêter cela » clame une des femmes en colère.
Hier, c’est le lieutenant Luc Emane qui tentait de s’enfuir avec la mallette du président. Bien après lui, le maître d’hôtel (gardé à vue dans une cellule) et la gouvernante du palais (Mme Bar) ont passé de sales temps pour indélicatesse (divulgation du n° de téléphone privé du couple présidentiel). En attendant que le coupable soit puni et que l’argent détourné soit rétrocédé aux légitimes propriétaires, comment ne pas s’étonner de l’infantilisation et l’affairisme dont font preuves nos dames. Qu’est ce qui peut bien faire courir dans le palais d’Etoudi, des mères de familles (qui pour la plupart ne sont pas des va-nu-pieds), mais qui par la force des choses, se trouvent être traitées comme de vulgaires ordures ?
Source: Le Messager
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