Un faux miliataire a été interpellé.Il semble faire de l'adjoint au maire de Kumba son complice.
" Je n'ai jamais reçu de convocation ", tranche-t-il. Mais une source policière soutient le contraire. Ce magistrat municipal devrait être entendu pour confronter les déclarations de M. Epié, un faux militaire interpellé à Kumba vendredi dernier, qui avance qu'il était dans les locaux de la mairie jeudi dernier à l'invitation du " maire qui avait un téléphone Orange ". Bien avant lui, le maire Prince Ekale Mukete " qui avait un numéro Mtn " était déjà dans les locaux de la gendarmerie samedi dernier. Ce dernier a réfuté en bloc les déclarations de M. Epié qui justifiait sa présence par l'invitation du n°1 de la mairie.
A l'origine de ce ballet des magistrats municipaux de la mairie de Kumba 1, un incident ayant opposé une dizaine d'éléments du bataillon intervention rapide (Bir) au commandant de Compagnie de gendarmerie de Kumba flanqué de quatre éléments dans les locaux de la mairie jeudi dernier. Un accrochage qui s'est déroulé alors que le second conseil ordinaire de la municipalité se tenait au siège de la mairie. Le principal point à l'ordre du jour était l'examen du compte administratif. Les travaux vont se dérouler sans anicroche jusque ce que MM. Abath Zambwa Magloire, le préfet de la Mémé et Djatchou Hilaire, le commandant de Compagnie de gendarmerie de Kumba se retirent, momentanément, pour la suite des travaux en commissions. Selon les conseillers, les travaux de la commission Finances présidée par Ewane Kang Robert seront perturbés par Otang Taku Gerald. Certains vont jusqu'à affirmer qu'on aurait aperçu le 1er adjoint au maire en pourparlers avec les deux éléments du Bir à l'étage de l'immeuble de la mairie. " Ceux qui disent qu'ils m'ont vu en compagnie des gars du Bir doivent de se tenir prêts à venir témoigner ", rétorque Otang Taku Gerald.
Bras de fer
Alors que les travaux ont repris et qu'on s'apprêtait à adopter le compte administratif de la mairie qui s'élevait à 350 millions Fcfa, " deux éléments du Bir qui étaient là depuis 11h30 vont disparaitre pour revenir une trentaine de minutes plus tard avec une dizaine de leurs camarades armés de poignard ", témoigne Pierre Alexis, un confrère de La Nouvelle expression, témoin de la scène. Que faisaient les éléments du Bir en ces lieux alors que leurs bases plus proches se trouvent à Mana War Bay et Bakassi ? " J'ai été informé que ces éléments du Bir avaient pour mission de créer un cafouillage et me poignarder mortellement dans la foulée. Pris de panique, j'ai rappliqué à l'intérieur de la salle pour informer les conseillers et surtout les autorités administratives que ma vie est sérieusement menacée ", soutient le maire Ekale Mukete, la voix chargée d'émotion. Alerté, le commandant de compagnie de gendarmerie de Kumba suivi de quatre éléments va demander aux éléments du Bir de présenter leur ordre de mission. " Ils n'avaient aucun document. Et lorsque le Commandant leur a demandé de monter dans le camion de la gendarmerie qu'on aille au poste pour leur identification, ils ont fuit", raconte un gendarme ayant assisté à la scène.
Au lendemain de cet incident, les premiers éléments de l'enquête ont fondé les gendarmes à affirmer que c'est M. Epié qui aurait "motivé" les éléments du Bir à venir "opérer" à la mairie de Kumba 1er. Selon des sources proches de l'enquête, des fouilles au domicile de M. Epié, qui est toujours gardé à vue à la gendarmerie de Kumba, a permis de récolter dix tenues militaires flambants neuves, sept chapeaux et des poignards, alors qu'il ne fait pas partie de ce corps. Pour le maire, " c'est mon adjoint [Taku Otang Gerald], ndlr qui a amené les gars du Bir parce qu'il y'avait un mandat d'arrêt contre lui suite à une affaire qui m'oppose à lui au tribunal. Il a amené le Bir pour qu'au cas, on devrait effectivement l'interpelé, pour qu'ils créent le cafouillage ". L'accusé s'en défend : " Quel pouvoir j'ai pour emmener les gars du Bir à la mairie ? ", interroge Otang Taku. L'enquête ouverte par la Compagnie de gendarmerie pourra permettre de démêler l'écheveau.
Source: Quotidien Mutations
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