Booto à Ngon aurait quelques soucis de santé à la prison de Kodengui
L'ex-pca a été extrait hier matin de la prison centrale de Kondengui et conduit au cabinet médical docteur Hell, sis à Elig Essono, au rez-de-chaussée de l'ex-immeuble Chidiac, géré par la société de recouvrement des créances, en contre-bas du super marché Mahima.
Il est 10h15 ce lundi matin lorsqu'une Carina E de couleur grise s'immobilise à l'entrée du discret cabinet médical. Vêtu simplement et coiffé d'un couvre chef de couleur noire, l'ex-député Rdpc du Mbam Inoubou qu'accompagne son épouse, occupe la banquette arrière de la japonaise. Il en descend et, d'un pas lent et plutôt mal assuré, il gravit les quelques marches de l'escalier qui conduit au cabinet médical. Booto à Ngon est précédé par son épouse et suivi, comme son ombre, par un gardien de prison, élément singleton d'un dispositif sécuritaire curieusement réduit à sa plus simple expression.
S'il a été pratiquement impossible pour le reporter du Jour de glaner la moindre information sur la nature du mal dont souffrirait l'ex-Pca, force est de reconnaître que Booto à Ngon nous est apparu serein physiquement et apparemment moins marqué par ses trois mois de détention qu'il a déjà purgé à la prison centrale de Kondengui.
Indiquons que l'intéressé présentait déjà des signes extérieurs évidents d'une santé fragile tout au long de ce chemin de croix qu'aura constitué son procès devant la chambre criminelle du Tgi du Mfoundi. Au cours de ces audiences marathon, Booto à Ngon requérait à chaque occasion, de ses jurés, la permission de sortir de la salle d'audience pour prendre une dose supplémentaire de ses médicaments contenus dans un plastic noir qui ne le quittait jamais. Assez fréquemment, l'ex-Pca saisissait ces occasions pour ne plus revenir devant ses juges, qui avaient fini par s'en accoutumer. " Mon client souffre de quelques ennuis de santé " : telle était l'explication à chaque fois réitérée par conseil.
Les mêmes ennuis de santé expliqueront son absence lors des dernières audiences qui précédèrent sa condamnation, ainsi que les atermoiements du Procureur de la République Awono Elele, qui avait alors attendu pas moins de deux semaines pour mettre en oeuvre l'exécution d'un mandat d'arrêt décerné contre le nouveau condamné, lors de l'audience historique du 11 juillet 2008
Reconnu coupable d'un détournement de près de 3,5 milliards Fcfa en coaction en juillet dernier et âgé de près de 70 ans, André Booto à Ngon, qui purge une peine de 40 ans de prison à Kondengui, de concert avec l'ex-Dg du Crédit foncier Joseph Edou, attend toujours l'ouverture de son procès en appel. Certains de ses proches rencontrés au lendemain de sa mise sous mandat de dépôt indiquaient " craindre une aggravation de l'état de santé " d'un homme qu'ils disaient " vivre constamment sous traitement ". Son évacuation d'hier matin dans un cabinet médical de Yaoundé confirme les pires craintes formulées il y a quelques mois par la famille de cet ex-directeur des impôts et non moins ex-ministre des finances. Même si le pire n'est pas présentement à venir.
Source: Le Jour Quotidien
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