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Issa Tchiroma : pourquoi le gouvernement a fermé le Démenti FM
(08/10/2009)
Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la Communication donne les raisons de l’interdiction de la radio « Le Démenti Fm», considérée comme une radio pirate.
Par Bonaberi.com (Anne Mireille Nzouankeu)
Le Ministre de la comunication Issa Tchiroma
Le Ministre de la comunication Issa Tchiroma
Dans une interview accordée à Bonaberi.com, le Ministre de la communication Issa Tchiroma, donne les raisons pour lesquelles la radio Dementi FM a interdite de diffusion au Cameroun.

Pourquoi avoir interdit la radio « Le Démenti Fm » ?

Avant de répondre à votre question j’aimerais rassurer tous les opérateurs économiques qui ont investis dans la communication que ma mission reste et demeure celle qui consiste à les accompagner pour qu’ils aient un retour de leur investissement. Je rappelle également la mission de la communication, celle qui consiste à faire de la communication un instrument pour asseoir la politique dans notre pays, pour consolider la solidarité dans la patrie, et pour faire en sorte que la communication soit un instrument au service du développement. Ça c’est une constante. Pour moi, ministre de la Communication, aussi longtemps que je n’aurais pas délivré une autorisation administrative du ministère à une radio, cette radio n’existe pas. C’est pour cette raison que nous avons dit dans notre décision que « Le Démenti » était une radio pirate qui opérait en toute illégalité.

De plus, nous ne pouvons pas permettre à une radio de déroger aux principes auxquels cette radio a souscrit à savoir informer, éduquer et divertir. Si vous écoutez la radio « Le Démenti », des citoyens ordinaires, des grands commis de l’Etat, des ministres et des directeurs généraux,sont à longueurs de journée l’objet d’une agression répétée de manière récurrente à telle enseigne que tous ces responsables sont dépouillés de leur honneur, de leur dignité. On va jusqu’à s’attaquer aux familles, aux femmes et aux enfants des hommes qui sont des dirigeants dans notre pays. Donc en plus de l’illégalité de l’exercice de la fonction, il prend en otage les institutions. Le chef de l’Etat a mis en place le Contrôle supérieur de l’Etat, la Conac , l’Agence de régulation des marchés publics, la bonne gouvernance, le ministère de la Justice : ce sont ces institutions qui ont qualité de procéder à la régulation du jeu sociétal. Mais il fait fi de tout ça. Cette radio est devenue un tribunal. C’est elle le juge, elle est le procureur et bientôt elle sera aussi la prison. C’est une situation inacceptable : ce sont de telles dérives qui sous d’autres cieux ont donné naissance à « radio milles collines ». Cette chose là n’aura pas lieu ici : nous sommes un peuple pacifique, paisible. Voilà donc les raisons qui ont poussé le ministre de la communication que je suis à mettre un terme à l’émission de cette radio.

Avant la fermeture de « Le Démenti », j’ai signé un communiqué dans lequel j’ai informé tous mes collaborateurs à détecter et à porter à ma connaissance toutes les radios pirates qui ne respectent pas la déontologie, l’éthique, la morale publique. Ce communiqué est passé et je pense que mes collaborateurs s’y activent.


Peut-on parler d’un autre syndrome Sky one ?

Oui et non. Sky one existe pour moi. Cette radio détient une autorisation administrative. Sky one au moins existait légalement c’est la raison pour laquelle j’ai écrit à Sky one une première, une deuxième et une troisième fois. Je suis entré en concertation avec Sky one pour leur dire que ce qu’ils faisaient sortait de leurs attributions. Ils n’ont pas voulu obtempérer c’est pour ça qu’on les a fermé momentanément. Mais on ne peut pas fermer quelque chose qui n’existe pas d’où l’interdiction de « Le Démenti ».

Aujourd’hui nous avons à peu près une centaine de radios : radios communautaires, radios commerciales. Mais je me demande s’il y a en a cinq qui ont payé leur droit, leur licence. C’est sous le régime de la tolérance administrative que le chef de l’Etat a permis à ces opérateurs économiques là leur d’opérer simplement en raison des difficultés économiques : on veut leur donner la chance de pouvoir opérer. Mais la tolérance administrative ne doit pas durer éternellement.

Quelle différence y a-t-il entre l’interdiction et la fermeture ?

Lorsque j’interdis ça veut dire que j’ai interdit. Lorsque je ferme ça veut dire que je peux rouvrir. Mais aussi longtemps que « Le Démenti n’aura pas satisfait à toutes les conditions qui autorisent une radio au moins pour une existence administrative, elle ne verra pas le jour. C’est une question tellement juridique que je me réfère plutôt à mon conseil dans ce domaine pour vous donner les éléments.
Est-ce à dire que la fin de la tolérance administrative est proche ?
Comme je le disais tout à l’heure, la tolérance administrative ne doit pas durer éternellement. Elle a duré le temps qu’elle a duré. Il est temps maintenant. Je ferais appel à tous les opérateurs économiques qui ont investi dans la radio. Je vais entrer en dialogue. La décision de fermeture ne sera pas comme un couperet. Nous allons les préparer, leur donner la chance de se remettre en cause même s’il y’a des principes auxquels ils ont dérogés au plan administratif. Cette rencontre là aura très bientôt lieu. La régulation relève de ma compétence et cette régulation va désormais s’effectuer.

Est-ce que « Le Démenti » a au moins déposé un dossier administratif auprès de vos services ?

Le dossier administratif de « Le Démenti » n’a pas été agrée. Je vous ai dit qu’il n’existe pas. La radio existe lorsqu’au bas d’un texte il y a la signature et les cachets du ministre de la communication. Aussi longtemps qu’un tel document n’existe pas ce n’est pas parce que vous avez déposé un dossier qu’on est entrain d’examiner que vous avez une existence légale. Il faut que les radios pirates cessent d’exister surtout quand ces radios là s’attaquent aux citoyens.

Pourquoi avoir attendu autant de mois alors que « Le Démenti » émet depuis avril 2009?

Parce que c’est maintenant qu’il faut agir.

Est-ce le retour de la censure ?

Notre gouvernement n’a aucun intérêt à censurer. La robustesse de notre démocratie procède de la multiplicité des vecteurs de communication. On ne peut pas parler de censure dans un pays où vous avez 100 radios, 13 télévisions et plus de 500 titres. Non la censure n’existe pas. Le vœu du gouvernement est que chaque citoyen soit citoyen, patriote, responsable, protecteur de la nation, et promoteur de ses intérêts.

Propos recueillis par Anne Mireille Nzouankeu


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