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Immigration - Tests ADN : l'expérience camerounaise piétine
(10/01/2009)
Depuis longtemps la Grande-Bretagne se réserve le droit de demander un test ADN. La France veut à son tour prouver ainsi la filiation des candidats camerounais au regroupement familial
Par lacroix.com (Reinnier KAZE)
L'introduction des tests ADN piétine au Cameroun
L'introduction des tests ADN piétine au Cameroun

Le Cameroun fait partie des premiers pays africains retenus par la France pour expérimenter les tests ADN dans le cadre du regroupement familial. Cette expérimentation qui durera deux ans n’a toutefois pas commencé à cause des « restrictions budgétaires » selon une source proche du consulat de France à Douala, la capitale économique du Cameroun. Les tests génétiques sont coûteux et seront pris en charge par la France. Ils seront facultatifs. La France ne sera pas le premier pays européen à recourir à ces tests. Six autres pays les proposent en effet aux Camerounais qui veulent se regrouper en famille. C’est le cas de la Grande-Bretagne dont la législation instituant les tests génétiques est vieille de 18 ans.




Des similitudes entre la législation française et la législation britanniques

Les autorités britanniques n’ont pas eu besoin de l’accord du gouvernement camerounais pour appliquer cette loi. « La Grande-Bretagne se réserve le droit de demander un test ADN pour prouver la filiation afin de délivrer certains visas, indique un fonctionnaire des services consulaires britanniques. Nous n’avons pas besoin pour cela de l’autorisation des autorités camerounaises. » Entre les législations française et britannique, il existe quelques similitudes, notamment le caractère facultatif et la prise en charge des frais des tests par les deux gouvernements européens.

En ce qui concerne la Grande-Bretagne, ces tests ne sont suggérés qu’aux personnes qui font pour la première fois une demande de regroupement familial. Mais cette proposition ne leur est faite que lorsque toutes les pistes pour prouver la filiation ont été explorées. En cas d’opposition, le candidat au regroupement familial doit si possible motiver sa décision. Celle-ci peut contribuer au refus du visa même si les officiels britanniques ont un discours contraire. Les prélèvements sont faits soit sur la mère soit sur le père de l’enfant alors qu’ils se feront exclusivement sur la mère durant l’expérimentation de la loi française.



La législation camerounaise est muette sur ces tests

Entre 2007 et 2008, le nombre de Camerounais soumis aux tests ADN était insignifiant, indiquent sans plus de précisions les services consulaires britanniques. Quant à la législation camerounaise elle est muette sur ces tests. En l’absence de laboratoires agréés, les spécialistes locaux sont généralement sollicités pour faire des prélèvements, les analyses étant faites à l’étranger. Les pays européens qui proposent les tests génétiques disant vouloir lutter contre la fraude documentaire.

Même si la loi sur l’immigration instituant les tests ADN n’a pas provoqué de tollé dans l’opinion camerounaise comme c’était le cas en France, les critiques ne manquent pas. « Cette pratique est scandaleuse, affirme Marilyn Douala Bell, actrice de la A. Elle nous rabaisse à l’état animal tout en nous fixant dans un statut de malade endémique dont on doit contrôler l’état avant de l’approcher. Il s’agit d’un recul vers le marché des esclavages où l’on devait montrer ses dents ou ses muscles pour prouver sa capacité. »



"On peut facilement aboutir à des formes de discriminations dramatiques"

Moins incisif, le docteur. Ambroise Wonkam, spécialiste en génétique médicale, met en garde contre des risques de dérives dramatiques. « Il faut être très prudent quant à l’usage de la technologie génétique à des fins politiques ou sociales. Car on peut facilement aboutir à des formes de discriminations dramatiques, soutient-il. L’éthique d’une telle pratique est discutable d’autant plus qu’elle peut être l’objet de perturbation d’un équilibre familial comme celle de révéler une non-paternité. C’est souvent l’enfant qui en souffre. »

Pour ce spécialiste, les lois nationales doivent encadrer ces tests. Quelques associations locales commencent à peine à se saisir de la question. « Le recours aux tests ADN constitue une violation grave des libertés de mouvement, estime Paulin Tchuenbou, coordonnateur de l’organisation de défense des droits de l’homme Alliance arc-en-ciel. Les Nations unies doivent condamner cette pratique indigne. » Côté gouvernement, c’est le silence.

Source : La Croix




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