Célèbre au Cameroun, TB Joshua n'est pas dans les petits papiers du gouvernement, du moins dans ceux de Henri Eyebe Ayissi ; dans un communiqué émis cette semaine, le ministre des relations extérieures a tenu à mettre en garde les ressortissants camerounais désireux de se rendre au Nigeria afin de rencontrer l'évangeliste : "Sous peine de prendre des mesures, le gouvernement met ces pèlerins face à leurs responsabilités".
La mise en garde du ministre fait suite à l'afflux de Camerounais à l'ambassade du Cameroun au Nigeria : chaque jour, des dizaines de ressortissants de notre pays viennent y trouver refuge, avec tous un point commun ; venus chercher la délivrance auprès de Temitope Balogun Joshua, ils se sont retrouvés à la merci de brigands de tous genres, avant d'être abandonnés sans le sou et avec aucun saint auquel se vouer, et ont donc cherché refuge à l'ambassade.
Cet exode "spirituel" n'est pas récent au Cameroun, puisque de nombreux mois, de nombreux citoyens vont chercher guérisons, délivrances ou autres miracles auprès de celui que beaucoup appellent "homme de Dieu". Sa célébrité au Cameroun ou ailleurs, il la doit pour beaucoup à la chaîne Emmanuel TV : on l'y voit guérir des malades, faire marcher des paralytiques et beaucoup d'autres choses encore. Pourtant, d'après de nombreux témoignages, l'envers du décors est bien éloigné des évangiles et le voyage au Nigeria, loin d'être un pélerinage, tient plutôt de la descente aux enfers.
Le Messager parle d'une centaines de ressortissants camerounais abandonnés à Calabar : ces persones comptaient se rendre à la Synagogue church of all nations, congrégation créée par TB Joshua.
Sur la personne proprement dite, les avis divergent. Certains le considèrent comme un homme de Dieu, investi d'une mission divine et avec la capacité d'opérer significativement dans la vie des tiers. Pour d'autres, il n'est qu'un charlatan de plus surfant sur la vague de l'évangelisme et présentant les signes classiques de ses « pairs » : naissance miraculeuse – sa mère l'aurait porté quinze mois –, enfance très difficile, révélation divine à l'adolescence, et surtout un exhibitionnisme outrancier : les miracles, délivrances ou exorcismes sont opérés à la télé et largement diffusés.
Voir aussi :
Les Camerounais s'en vont chercher la guérison au Nigeria
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