Alpha Condé, président guinéen
Il y a deux jours, le président de Guinée Conakry Alpha Condé a été victime d’une attaque armée menée par des militaires contre sa résidence privée ; une attaque dont il est sorti indemne mais pendant laquelle un membre de sa garde a perdu la vie, et deux autres ont été blessés.
Une attaque qualifiée de « tentative d’assassinat » par le président guinéen qui a écarté la thèse du coup d’état, félicitant au passage la garde présidentielle qui s’est « battue héroïquement de 03h10 jusqu’à 05h00 du matin avant d’avoir des renforts ». L’attaque, qui a eu lieu à 03 heures du matin s’est faite à l’arme lourde, avec des tirs de roquette.
Si le président en place depuis 7 mois à appelé au « calme et à l’unité nationale », ne voulant pas de vindicte populaire, les arrestations en rafale ont déjà eu lieu, avec près de 80 arrestations dont une majorité de soldats. Le général Nouhou Thiam, ancien chef d’état-major de l’armée guinéenne, limogé après la prise de fonction d’Alpha Condé, a été arrêté quelques heures après l’attaque.
Pour le président guinéen, qui s’est efforcé de rassurer les investisseurs étrangers, cette attaque vise à déstabiliser le régime plus qu’à avoir des retombées politiques. Il y a 3 ans, Moussa Dadis Camara avait pris le pouvoir par les armes, avant d’être renversé un an plus tard. Un régime de transition dirigé par le général Sékouba Konaté avait alors pris la main jusqu’aux présidentielles de Décembre 2010, remportées par Alpha Condé.
Le mandat d’Alpha Condé, qui est donc le premier président démocratiquement élu en Guinée Conakry depuis plusieurs années, a été vivement critiqué à cause de sa politique autoritaire : report des élections législatives, réforme des secteurs de la défense et de la sécurité…
Pour l’instant, les personnes interpelées qui sont à deux tiers des membres des forces de l’ordre sont interrogées, d’après une source policière en Guinée citée par l’AFP.
|