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Gervais Mendo Ze : « Nous devons nous réconcilier avec Dieu »
(09/03/2009)
L’ex dg de la Crtv parle de sa chorale et de l’hymne qu’il a composé à l’occasion del’arrivée du pape Benoît XVI au Cameroun le 17 mars prochain.
Par Beaugas-Orain Djoyum (Le Jour Quotidien)
Gervais Mendo Ze s'exprime sur le groupe musical qu'il a composé.
Gervais Mendo Ze s'exprime sur le groupe musical qu'il a composé.
A travers cet hymne au pape Benoît XVI, quel message voulez-vous transmettre ?

Revisitons ensemble la structure de ce chant. La première partie donne les différentes déclinaisons du pape, serviteur de Dieu, pape de l’Eglise, etc. Ceci en insistant sur une thématique : l’amour.

On définit d’ailleurs l’Eglise comme une famille, une communauté d’amour. Ensuite, le chant souhaite la bienvenue au Saint Père. Après cette bienvenue, le premier refrain aborde le thème général : « l’Eglise en Afrique est au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Je crois que c’est un thème important non seulement pour l’Afrique, mais aussi pour le monde. Nous devons nous réconcilier non seulement avec Dieu, mais aussi avec nos frères et avec nous-mêmes. Vous avez d’autres mots, la justice et la paix. Ce sont des mots qui s’adaptent au contexte de l’Afrique actuelle, du Cameroun et au contexte du monde d’une manière générale. Le chant interpelle également le Saint Père. C’est une série de prières : apporte la paix, la santé, l’espérance, la confiance à notre peuple. Le chant parle de l’unité dans la diversité, de la réconciliation avec la sainte trinité. Le chant parle aussi d’un certain nombre de choses que nous aimerions voir le pape obtenir pour nous, pour notre peuple. Le deuxième refrain évoque le sous thème qui est : « Vous êtes le sel de la terre ». C’est une parole essentiellement biblique qui s’adresse à tous les chrétiens qui doivent savoir que par leurs comportements, leurs attitudes, leurs gestes et par leurs actions, ils doivent donner l’exemple, s’investir dans la vertu, l’amour, etc. En général, sur le plan thématique, le texte est très riche.

Les deux couplets de l’hymne au pape Benoît XVI sont chantés en français alors que les refrains sont chantés en cinq langues. Pourquoi ce choix ?

Les refrains de cet hymne sont chantés en français, en anglais, en allemand, en espagnol et en italien. Le coda un, c’est le thème de la conférence et le coda deux, le sous thème de la conférence. J’ai donc voulu que ces thèmes puissent être exprimés en plusieurs langues officielles parlées et pratiquées en Afrique et ailleurs. Le chant lui-même est en français.

Le pape se rend en Afrique, or dans cet hymne, il n’y a aucune langue africaine…

J’ai tout simplement eu un problème de choix. Quelle était la langue africaine à choisir ? Lorsqu’on prend simplement le cas du Cameroun, nous avons plus de 250 unités langues. Il n’y a pas de langue dominante. Si je prenais ma propre langue, les gens allaient dire que c’est parce qu’il parle le Boulou. Si je prenais le Douala, on allait dire que c’est parce qu’il a des atomes crochus avec les Douala. Il y a un problème de fond. Je me suis dit que cela ne vaut pas la peine. Nous sommes dans un milieu hétéro linguistique où il n’y a pas de langue dominante. Nous recevons le pape et les évêques, il faut donc qu’on utilise les langues officielles qui sont aussi nos langues. C’est également un problème de cible. Lorsqu’on utilise une langue, ce n’est pas tout simplement dans le but de l’encoder, mais dans le but de se faire comprendre. On vise des cibles. Et dans le cadre de la visite du pape, je crois que si on le chantait en Ewondo on pouvait espérer qu’il y ait quelqu’un pour le traduire ou avoir un sous titrage. Mais je pense que cela ne vaut pas la peine de s’encombrer de telles difficultés. Nous avons l’anglais et le français qui sont nos langues africaines. Nous recevons le pape, parlons-lui dans une langue qu’il peut comprendre et sa suite avec. Une langue que nos frères africains et européens peuvent comprendre, car s’agit de l’Eglise universelle. L’Eglise est une famille de Dieu et on n’a pas besoin d’une langue qui limite la compréhension.

Vous le dites dans votre chant, l’église est en Afrique au service de la justice. En tant que chrétien, comment, selon vous, l’église peut-t-elle être au service de la justice au Cameroun ?

Vous savez très bien que la justice est un thème biblique. Dans la catéchèse et les homélies, l’Eglise prône cette vertu. L’Eglise est au service de la justice. Dans la mesure où elle nous demande de la suivre. Et la justice a un sens d’équité, autrement dit, de balance. La justice nous renvoie au respect de l’autre comme une personne à part entière. La justice nous renvoie au thème de l’amour qu’on peut avoir pour l’autre, à l’humilité et à toutes les vertus cardinales. Et l’Eglise a un souci majeur que la justice soit incarnée et pratiquée par nous.

Plusieurs instruments sont utilisés. Mais le balafon et le tam-tam ont une place de choix dans cet hymne, une manière de faire plus africaine ?

Effectivement, nous voulons montrer au pape, très bon organiste, m’a-t-on dit, qu’il vient au Cameroun et qu’il y a ici ce phénomène qu’on appelle l’inculturation. C’est-à-dire qu’on peut chanter et vivre la réalité chantée. L’utilisation des instruments de musique chez nous (tam-tam, balafon, percussions, etc.) est l’expression d’une certaine inculturation.

Combien de temps avez-vous mis pour composer cet hymne ?

Pas beaucoup de temps. J’ai commencé par écrire un texte. J’ai ensuite composé les premières mélodies. Mais je n’en ai pas été satisfait. J’ai abandonné la première version que les choristes peuvent d’ailleurs reprendre. En quelques temps, j’ai composé une autre qui a été retenue. Une chose est de composer la mélodie, et une autre chose est de procéder à l’harmonisation. C’est le plus long exercice. C’est un travail collectif qui se fait avec les organistes et spécialistes de la musique présents dans notre chorale. C’est un travail d’équipe qui convoque chacun de manière précise.

Comment sera commercialisé cet hymne à Benoît XVI ?

Nous voulons qu’à partir du 10 mars, ces Cd soit disponibles. L’équipe de la Voix du Cénacle va également sillonner les églises pour proposer ce produit au public. Nous ferons également un effort pour que le produit soit mis à la disposition des gens de Tsinga, d’Etoug-Ebe, de Mvolye et surtout à l’Omnisport. Il n’y aura pas que le Cd audio (y compris version instrumentale, nlr), il y aura un clip. Mais ce dernier nous pose un problème réel. Nous sommes un peu limités dans les images. Quand le pape sera là, nous disposerons des images de la visite et nous proposerons à nouveau un autre clip qui prendra en compte la réalité du passage du pape au Cameroun.

A combien sera vendu le Cd ?

Je laisse le soin aux populations de découvrir le prix. Je ne sais pas encore quel sera le prix, mais je souhaite que les Camerounais consomment le produit original et non le produit piraté, falsifié qui ne représente pas la réalité de ce que j’aurais fait. Nous avons mis les moyens pour que les gens puissent avoir les meilleurs produits.

Comment est née la Voix du Cénacle ?

La Voix du cénacle à plus de 13 ans d’existence. C’était d’abord un groupe de prière qui a fonctionné pendant longtemps. C’était le groupe de prière Le Cénacle. Je me rappelle que c’était le curé de Saint Vincent Pallotti qui était venu installer notre groupe de prière.

Après nous nous sommes demandé pourquoi on ne pouvait pas créer une chorale, car il y avait des bons choristes parmi nous. C’est ainsi qu’avec l’aide d’un certain nombre de personnes, nous avons mis en place la Voix du cénacle avec une équipe parmi lesquelles François Mbonjo et les autres. C’est ainsi que nous sommes passés du groupe de prière au chant. Encore qu’on dit toujours que chanter, c’est prier deux fois.

La Voix du cénacle s’est distinguée tant sur le plan national que sur le plan international. Quels sont ses derniers lauriers ?

La toute dernière victoire de la Voix du cénacle, c’est la palme d’or que nous avons gagnée il y a près de trois semaines à Djoungolo après une compétition entre plusieurs chorales de la place. Vous savez que nous avons également gagné en 2005 la palme d’or au Vatican lors du premier concert de musique sacrée à Rome.

Quels sont les problèmes que rencontre la Voix du cénacle ? Lors de votre dernière tournée en Europe par exemple, plusieurs choristes ont pris la clé des champs…

Nous avons évidemment connu plusieurs problèmes. Les premiers problèmes, c’est que chaque fois qu’on sortait, les choristes restaient à l’étranger. Cela fait des coups durs pour la chorale. Pas plus tard que cette année, nous avons perdu des choristes qui sont allés aux Etats-Unis. Ils ont profité d’une invitation adressée à la Voix du cénacle pour former une Voix du cénacle parallèle, réduite et sont partis. En tout cas, on leur souhaite bonne chance.

Le vrai problème c’est que quand on est devant de telles situations, il faut recommencer à zéro. Nous travaillons beaucoup et quand quelqu’un arrive au top niveau et s’en va, il faut recommencer à zéro. Et puis, il y a un esprit Voix du cénacle. Notre rythme de répétions est très fréquent. On répète parfois pratiquement tous les jours et pendant des heures. Quand on l’a déjà acquis, s’il faut recommencer à zéro, cela pose des problèmes. Quand les gens sont ainsi partis et que nous n’avions plus la possibilité de nous exprimer sur certains médias, les gens nous croyaient déjà dissous. Ce qui n’est pas le cas. Nous sommes effectivement là et chaque fois qu’on a eu besoin de nous, nous nous sommes exprimés. La preuve, il ne se passe pas une année sans que je ne puisse créer et composer. L’année dernière, c’était un chant à la vierge Marie, celle qui enfanta Jésus. L’année dernière, c’était encore « Emmanuel », ensuite « Un enfant nous est né », etc. Cela montre que nous vivons et que nous continuons, envers et contre tout, notre travail, autant que nous le pouvons.

Combien de choristes avez-vous perdus de cette manière ?

Nous avons perdu beaucoup de choristes. Je ne peux pas les évaluer. Puisque à chaque fois qu’ils s’en vont, on recommence tout. Mais il faut également dire qu’à la Voix du Cénacle, on ne fait pas que chanter. Chaque année, il y a des licenciés, des gens qui entrent dans les écoles de formation. Au titre de cette année par exemple, il y a deux choristes qui sont entrées à l’Enam et deux autres à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé. Nous nous soucions également de l’avenir professionnel de nos choristes à la Voix du Cénacle. Et beaucoup sont sortis de la Voix du Cénacle et sont devenus professeurs, administrateurs civils, etc.

De combien de choristes dispose actuellement la Voix du Cénacle ?

Nous comptons une cinquantaine de choristes. (…)

A votre actif, vous avez composé combien de chansons ?

J’ai déjà composé plus d’une cinquantaine de chansons.

La chorale rencontre-t-elle des problèmes financiers ?

Comme toutes les chorales, il y a également des problèmes financiers. Pour faire vivre une chorale, ce n’est pas évident. Ailleurs, il y a des concerts qui peuvent donner de l’argent aux chorales. Mais ici quand vous organisez un concert, vous n’obtenez pas grand-chose.



Source: Le Jour Quotidien


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