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Football, exode des Africains : Entre rêve et réaliré
(31/01/2012)
Derrière la beauté des compétitions de haut niveau et les millions d'euros de salaires, la vie difficile de ceux qui ont tout lâché mais n'ont pas percé au haut niveau...
Par Rédaction Bonaberi.com
L’eldorado vers le football en Europe pour les jeunes talents n’est pas toujours un rêve, d’après une enquête du Nouvel Observateur, qui est allé à la rencontre de nombreux Camerounais et Ivoiriens qui rêvent de trouver un club.

Afin de garder la forme et de rester compétitifs, ces jeunes s’entraînent à Saint-Denis, au stade Auguste Delaune avec d’anciens footballeurs comme les Camerounais Pierre Womé, Jean Hughes Ateba Bilayi, ou le Malien Sammy Traoré, tous ex-internationaux.

Parmi ces jeunes, il y en a qui ont déjà connu la désillusion. Ibrahim, Ivoirien de 20 ans, a quitté la Côte d’Ivoire, son club à Abidjan pour un essai en Belgique, essai qui n’aura jamais eu lieu parce que le club était déjà au complet. Son agent qui lui avait promis monts et merveilles l’ayant abandonné en Belgique, il s’est retrouvé à Saint-Denis, logé par de la famille et s’entraîne en attendant que la chance lui sourit à nouveau.

Ces joueurs sont chapeauté par un trentenaire camerounais, dénommé « Campos », qui joue le rôle de coach : « Il y a quatre ans, des amis footballeurs m'ont demandé un coup de main pour les aider à rester en forme. Il y a eu ensuite le bouche-à-oreille. Je n'accepte pas tout le monde. Il faut un CV solide. Le but, c'est de faire des séances de haut niveau pour garder les joueurs en condition. L'apport des pros est déterminant. »

Le sérieux est donc de mise lors de ces séances pas vraiment autorisées qui ont lieu les Lundi et Vendredi de midi à quatorze heures, les autres créneaux étant utilisées par les écoles et autres associations. Pas de vestiaires, chacun se change dehors, dans une ambiance de club professionnel, chacun gardant espoir. Le nom de Didier Drogba, qui a longtemps bourlingué avant de percer à Guingamp, puis à Marseille, est dans toutes les bouches.

Pour Alexis, jeune Camerounais de 24 ans, tout est possible, notamment grâce à la présence d’un intermédiaire camerounais qui a accès aux agents : « C'est un intermédiaire camerounais, entre nous et les agents. Ce qui est positif ici, c'est qu'on nous regarde. Lundi, Stéphane N'Guema a marqué avec le Gabon à la CAN. Il y a quelques semaines, il s'entraînait avec nous ! C'est une fierté et un espoir pour nous. En France, les places sont chères, il y a trop de monde. Mais j'irai n'importe où pour jouer au foot : Luxembourg, Turquie, Tunisie, Allemagne… »



Cet optimisme, Jean Claude Mbvoumin, ancien international camerounais et fondateur de l’association Footsolidaire, ne le partage pas : « La majorité d'entre eux ne seront jamais footballeurs professionnels. Même s'ils le pensent, ils n'ont pas le niveau. Ces jeunes vivent dans une grande solitude, complètement démunis. Les instances du football international s'en fichent. Il faut qu'elles sensibilisent et obligent les fédérations africaines à mettre en place de vraies structures pour les jeunes, en Afrique, pour les former et surtout les préparer à une reconversion au cas où ils ne perceraient pas dans le foot. »

Jusqu’ici, le périple d’Alexis donne raison à Jean Claude. Ayant grandi au Cameroun, il a fait des essais au Portugal, en Angleterre et en France, tous infructueux. A 24 ans, la probabilité pour ce jeune Camerounais de percer au niveau professionnel est faible. « [i Tu poursuis un rêve, c'est beau et tout. Et il y a la réalité, la galère. Au réveil, parfois, j'ai du mal. Je suis tellement frustré et stressé. J'ai connu la CFA [la quatrième division, ndlr] et ici, honnêtement, je trouve ça plus exigeant. Je me donne à fond 10 heures par semaine. Ca me laisse du temps pour faire quelques missions en intérim ici et là pour vivre.] » Derrière le rêve, la réalité est difficile pour Alexis, qui a connu deux belles désillusions en Turquie et en Hongrie : « L'agent m'a dit que l'hôtel était payé, que tout était réglé. En Turquie, c'était le vrai bordel. Ce n'était même pas à Istanbul comme prévu. Les essais tardaient. Je savais que c'était du pipeau, qu'il n'y avait rien. L'agent faisait du business là-bas, il voulait juste montrer à des clubs qu'il était capable de ramener des joueurs. On a servi d'appâts. »

Malgré cela, Alexis, Ibrahim et les autres gardent le moral, car « un rêve, ça a un prix ». Les encouragements de Pierre Womé rassurent certains, tandis que Jean Claude lui, regarde la réalité en face : « Avant, on nous recrutait pour nos qualités athlétiques. Or, maintenant, si les clubs hexagonaux veulent des Africains, il y en a qui sont nés en France, très nombreux dans les centres de formation. Pas besoin d'aller les chercher en Afrique. »


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