Le combattant opposan Mboua Massock a été libéré.
Déféré dans la matinée, il a en effet quitté le parquet du Tribunal de première instance (Tpi) de Douala-Bonanjo dans l'après-midi de ce jour, sur instruction du procureur de la République. "Le Combattant" doit néanmoins se présenter au Tpi dans la matinée du 27 mai prochain pour l'ouverture de son procès. Il comparaîtra libre. Dans cette affaire qui l'oppose au ministère public, Mboua Massock est accusé de " détérioration de bien public et monument public classé ", apprend-on auprès de l'inculpé rencontré à son domicile hier.
Dans la journée de mardi 19 mai, soit la veille de la fête nationale du Cameroun, le président de la Nouvelle dynamique nationale (Nodyna), a gribouillé sur le monument du général français Leclerc érigé à Place du gouvernement à Bonanjo. Sur l'explication de son geste, Mboua Massock soutient que ce monument met en relief l'histoire de la France et non celle du Cameroun. " Pourquoi élever des statues à la mémoire des héros des pays dits amis, tandis que nos figures historiques ne bénéficient pas encore de cette reconnaissance? ", s'interroge-t-il. " Historiquement, il faut que ce monument tombe. Nous ne devons pas traîner un héritage qui ne nous concerne pas ", ponctue-t-il. Le procès qui s'ouvre mercredi, 27 mai prochain contre Mboua Massock, est le second du genre à être intenté contre ce "nationaliste engagé".
En 2007, ce dernier comparaîssait déjà devant le juge du Tpi pour s'être, une fois de plus, pris au monument Leclerc. Et l'affaire n'a pas encore connue une issue depuis la dernière audience qui s'est déroulée le… 06 juillet 2007. " Je ne sais pas comment ils vont s'y prendre pour gérer les deux procédures à la fois ", lance Mboua Massock avec ironie. En tout cas, pour ses prochaines auditions au tribunal, le mis en cause semble déjà avoir une plaidoirie toute prête. Ses arguments sont en effet contenus dans un document d'une trentaine de pages (format A5). Hormis le plaidoyer de son avocat, Mboua Massock compte, à l'occasion, défendre ses idéaux nationalistes et son attachement aux figures emblématiques de l'histoire du Cameroun telles que Ruben Um Nyobè, Félix Moumié et Ernest Ouandié, entre autres.
Cela fait en tout quatre fois que Mboua Massock s'attaque physiquement à la statue du général Leclerc. La première tentative remonte à 2000. Cette fois-là, le "combattant" s'est attaqué à l'édifice armé d'une massette de 15 kilogrammes environ. "Il faut reconnaître que ce monument est fait d'un matériau difficile à heurter. Toutefois, la première fois, je suis parvenu à cabosser légèrement le nez de Leclerc", révèle-t-il avec fierté.
Source: Quotidien Mutations
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