Le Syntrac
Les sept centrales syndicales que compte le Cameroun n’ont pas pu se mettre
d’accord sur la méthode à adopter pour revendiquer les meilleures conditions de
travail à l’occasion de la fête du 1er mai célébré jeudi et qui a laissé transparaître
des fissures au sein du mouvement syndical, a constaté APA.
Certains syndicats, à l’exemple de la Confédération
des syndicats autonomes du Cameroun (CSAC) et la Confédération générale des travailleurs (CGT-Liberté) ont préconisé
le boycott notamment pour s’insurger du fait que « c’est le gouvernement qui organise
la Fête du Travail ».
« Nous luttons depuis plusieurs années pour que l’organisation de la Fête du Travail
ne soit pas confisquée par le gouvernement.
Il s’agit là d’un vestige du parti unique
que nous devons combattre et pour que cette Fête revienne à qui de droit
», a déclaré
Benoît Essiga, le président de CGT-Liberté.
Du moment qu’il y a « une pluralité d’organisations syndicales au Cameroun, il est normal que cette pluralité puisse s’exprimer chacune dans sa spécificité et non
pas dans une sorte d’unicité imposée par le gouvernement », a-t-il souligné.
L'un des syndicats en marche
Ce responsable qui dénonce « l’unité syndicale imposée depuis 1972 par l’Etat
»,
a déclaré qu’il est important aujourd’hui que « les travailleurs choisissent eux-mêmes
leur orientation pour pouvoir mieux défendre leurs intérêts, que de continuer à
assister à ce folklore organisé par le gouvernement qui débouche sur les choses
qui n’ont aucun sens », a-t-il insisté.
Avis partagé par la CSAC, selon son secrétaire général, Louis Sombes, qui pense que « la Fête du Travail ne devrait pas se limiter à la confection des gadgets et
à la victuaille autour des patrons ».
Dans ces conditions, a-t-il soutenu, «autant rester à la maison que d’apporter une
caution à ceux-là qui se battent au quotidien pour spolier le travailleur
».
Pendant que ces deux centrales syndicales menacent de boycotter la Fête du Travail
jeudi, d’autres centrales, à l’instar de la Confédération nationale des travailleurs
du Cameroun (CSTC) et de l’Union syndicale des travailleurs du Cameroun (USTC),
les deux structures qui concentrent plus de 50 pour cent de syndiqués du pays ont
annoncé leur participation aux manifestations.
«L’idée de boycott avancée par certains de nos confrères n’est pas mauvaise en soi
; mais nous estimons qu’il fallait une large concertation où chacun aurait pu clairement
donner sa position », a vivement réagi le porte-parole de la CSTC, l’ex centrale
syndicale unique du pays jusqu’en 1991.
Quelques photos de la marche des entreprises a Douala
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