D'immenses files de queue sont à déplorer lorsqu'on veut régler ses factures au Cameroun
" Si vous voulez payer, allez au bout du rang ", crie un vigile à une dame qui, visiblement, essaie de se faufiler au milieu de quelques personnes. Et le bout du rang, il est loin, très loin alors qu'il n'est que 10h30, la cour arrière de l'agence Aes-Sonel de la Poste centrale au cœur de la ville de Yaoundé grouille de monde. Et pour cause, la date limite pour le payement des factures d'une majorité des consommateurs présents, est soit passée, soit arrivée à échéance ce 15 septembre. Pour ces nombreuses personnes présentes, il n'est pas question de se faire piquer sa place. Agglutinés devant une porte arrière qu'ils ne traversent que par groupe de dix, les visages crispés, les consommateurs piaffent d'impatience, surtout que les conditions d'attente ne sont pas à leur avantage. Ils doivent rester debout, loin du confort et de la climatisation qu'offre la salle d'attente. La porte principale menant à cette dernière est fermée parce qu'il y a trop de monde.
" Quand il y a trop de clients, nous fermons toujours la porte d'entrée principale pour éviter les bousculades à l'intérieur ", explique un agent d'Aes-Sonel. Bien que les factures du mois d'août aient été distribuées depuis deux semaines déjà, et que la date butoir soit fixée au 16 septembre, il y a néanmoins de nombreux retardataires. " Je n'avais pas assez de temps, et puisque je ne voulais pas envoyer un enfant, j'ai tout fait pour la régler aujourd'hui, car la date limite c'est demain ", confie André Bouyom, visiblement agacé par sa position debout.
André est l'une des rares personnes qui évoque un problème d'indisponibilité, pour expliquer le payement de sa facture à la veille de la date butoir, car l'impécuniosité est la cause principale de ce retard. " Je devais payer depuis vendredi mais, je n'avais pas d'argent. Bien que la date soit passée, ils vont quand même accepter mon paiement sans pénalités ", explique Rodrigue Youmbi.
Entre temps, le rang ne cesse de s'allonger. Les clients entrent par groupe sous les regards vigilants de deux vigiles, car il n'est pas question de laisser passer plus que ça, au risque de saturer les caissières. " C'est vrai que c'est un problème d'argent qui m'a empêché de payer depuis ", confie également Roland Kowa, qui poursuit en apportant quelques précisions : " j'ai fait un tour à l'agence de Kondengui, mais il y a trop de monde. Je préfère m'aligner ici, car le service est rapide. C'est vrai que parfois ça traîne à la caisse, mais c'est souvent un problème de machines, on ne peut pas leur en vouloir ".
Non loin de là, à l'agence de l'ex-Snec, en contrebas de l'Ecole militaire interarmes, il n'y a pas grand monde. Les clients se comptent par dizaine cependant. Ici, pas de bousculades. Néanmoins, les quelques clients rencontrés sont pris dans l'étau par les délais. " Je suis venu seulement aujourd'hui parce que je n'avais pas encore d'argent. Mais parce que je ne veux pas rester sans eau, j'ai cherché l'argent qu'il fallait ". Car, si ailleurs il règne une certaine tolérance, à la nouvelle Camerounaise des eaux, les pénalités doivent être payées si la date est passée explique une cliente.
Source: Quotidien Mutations
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