Les habitués des réseaux sociaux ne sont plus surpris de recevoir 
        quotidiennement des demandes d’amitié. Même lorsque le nom et le visage sont 
        inconnus, il n’est pas rare que l’internaute accepte cette demande et élargisse 
        ainsi son champ d’amis. C’est qu’en fait, les réseaux sociaux, sont rentrés dans 
        les mœurs des camerounais. 
         
        Un sondage récemment effectué dans le but de rédiger cet article révèle 
        qu’environ 75% des sondés ne connaissent pas personnellement toutes les 
        personnes figurant sur leur liste d’amis. Ce chiffre est plus important pour les 
        hommes politiques, les artistes, les sportifs, les hommes de média et les hommes 
        publics en général. Il arrive par ailleurs, qu’un « ami » vous demande : « dans 
        quelle ville vis-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Marié, célibataire, des 
        enfants ? » Les plus courageux vont droit au but : « Tu 
        me plais peut-on faire connaissance ? », « Puis-je avoir votre contact ? 
        Je voudrais une interview » ou alors « comment faire pour être recruté 
        dans ta boîte ? » 
         
        Les motivations avouées des internautes sont de se faire connaître, de dialoguer 
        avec des proches, de retrouver des amis ou des camarades de classe, de partager 
        un centre d'intérêt ou encore d'élargir un réseau professionnel ou commercial. 
        Jean Atangana, un sociologue camerounais pense pour sa part que « les réseaux 
        sociaux sont très tendance en ce moment. Pour certains, c’est l’endroit où on 
        doit être pour avoir le sentiment d’appartenir à un groupe et même d’exister. 
        Appartenir à un réseau social pour ces personnes, est comme changer 
        régulièrement de téléphone pour d’autres, juste dans le but de montrer aux 
        autres qu’on possède les téléphones les plus coûteux ou les plus sophistiqués ». 
        C’est donc très « tendance » en ce moment au Cameroun : il faut être présent sur 
        la toile. 
         
        On se donne rendez-vous sur Skype par exemple, on profite de Facebook 
        pour dire au monde entier qu’on est en ce moment en vacances à l’étranger, qu’on 
        est heureux en couple ou alors qu’on est au volant de sa voiture. Quelques futés 
        y guettent des personnalités pour recueillir des informations. D’autres 
        cherchent l’âme sœur. Les artistes élargissent leur cercle de fan, annoncent de 
        nouvelles parutions et des évènements. Les chefs d’entreprise vulgarisent leurs 
        produits. Les supports de médias glanent de nouveaux lecteurs et 
        téléspectateurs. C’est ainsi que les vidéos publiées permettent par exemple, de 
        voir le journal d’informations de certaines chaînes de télévision. Les nouveaux 
        articles parus sur certains sites internet d’informations sont eux aussi relayés 
        par les réseaux sociaux. 
  
                                                                                                 
                                                                                                 Des réseaux sociaux pourtant peu ou mal exploités
 
  
                                                 												
                                                
        Malheureusement, au delà de la politique de la présence sur internet et du 
        « m’as-tu vu ? », ces réseaux sociaux sont sous ou mal utilisés. Parmi les 
        camerounais présents sur différents réseaux sociaux, on retrouve plusieurs noms 
        connus tels que : Rdpc, président Ahmadou Ahidjo, Adamou Ndam Njoya, Peter 
        Mafany ou encore Garga Haman Adji, le tout premier ministre qui a eu le courage 
        de démissionner du gouvernement camerounais. On y retrouve également des pages 
        pour les grandes villes camerounaises telles que Yaoundé, des pages pour 
        demander la libération de certains détenus Vip, des pages de fans des lions 
        indomptables…etc
         
         
        Lorsqu’on visite par exemple la page du Rdpc, le parti politique au pouvoir au 
        Cameroun, sur Facebook, il est difficile pour le néophyte de comprendre ce 
        qu’est exactement « RDPC ». La page compte quatre rubriques. Lorsqu’on fait un 
        clic sur la rubrique « Discussion », le message suivant s’affiche « il n’y a 
        aucune discussion ». Dans la rubrique 
        « Photos », on retrouve une seule photo dans « album de RDPC » : il s’agit de 
        l’image de l’emblème du parti, une flamme sur fond bleu, qui est aussi la photo 
        du profil. La rubrique « Infos » informe l’internaute qu’il n’ y a « aucune 
        info ». Sur le « Mur » de la page on peut lire: « RDPC n’a pas de publications 
        récentes ». Les « favoris » de RDPC sont : « Dailymotion vidéos, Jay-Z, 
        Michael Jackson et Jeune Afrique ». Parmi les 139 supporters que compte la 
        page, on retrouve bien des noms des enfants de certains pontes du régime, 
        résidant pour la plupart à l’étranger. A la fin de la visite de cette page, 
        l’internaute ne sait pas ce qu’est le Rdpc. Est-ce un parti politique ? Une 
        école ? Un groupe d’amis ? Quels sont les statuts ? Les activités ? Quelle est 
        son adresse ? Où se trouve le siège ? Il n’y a aucune information sur cette page 
        et on n’y parle de rien : à quoi sert donc cette page sur Facebook ? Chaque 
        lecteur pourra se faire son idée.
         
         
        Comparaison n’est pas raison. Mais si on comparait la page du « Rdpc » à celle 
        des « jeunes de l’Ump », le parti politique qui tient les rennes du pouvoir en 
        France, ou à celle du « Parti socialiste » de France ? Le fossé est immense. On 
        s’attend également à voir le palmarès des sportifs sur leurs pages ou les albums 
        des musiciens mais ce n’est pas toujours le cas.
     
        Les réseaux sociaux sont pourtant des mines d’informations. Au Etats-Unis, 
        presque tous les journalistes de renom sont présents et actifs sur « Twitter ». 
        Certains d’entre eux ont d’ailleurs avoué que c’est à partir de ce réseau qu’ils 
        ont déniché des scoops. Dans beaucoup de pays, des hommes politiques se servent 
        des réseaux sociaux pour gagner des voix ou de nouveaux adhérents. Les multiples 
        applications dont disposent ces réseaux sociaux permettent de trouver et 
        d’entrer en contact avec des sources d’information ou des potentiels clients. 
        Aux Etats-Unis toujours, la police se sert des réseaux sociaux pour recueillir 
        des informations sur certaines personnes qui tentent de se soustraire à la 
        justice ou pour recueillir des témoignages. Elle lance par exemple un avis de 
        recherche et un internaute, à des milliers de kilomètres reconnaît la personne 
        et lui donne l’information. Facebook par exemple compte à l’heure actuelle près 
        de 150 millions de membres à travers le monde. On peut y retrouver des images et 
        vidéos inédites, recueillir des témoignages en un temps record sur des 
        évènements qui ont lieu au bout du monde. D’autres réseaux sociaux sont 
        également des mines d’informations lorsqu’on sait s’en servir à l’exemple de 
        flickr où on partage des images, You Tube et Daily Motion pour les vidéos ou 
        encore Wikipédia dont les écrits sont les plus plagiés par les étudiants. 
         
        Facebook nous apprend également que ses membres «  publient chaque mois, 
        un milliard de photos, 10 millions de vidéos et plus d’un milliard 
        d’informations diverses& » : une mine d’informations qui peuvent être 
        exploitées pour diversifier l’information contenue dans nos journaux ou faire 
        connaître nos produits. 
         
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