Puis, il s`est mis à lire sa communication spéciale. D`abord d`un ton calme. Et, subitement, d`un ton grave. " Je n`ai jamais vu le président dans un tel état… ", remarque un membre du gouvernement. Au bout de 20 minutes, il a conclu et s`est levé pour partir. Face aux hésitations de son protocole, Paul Biya demande s`il n`y a personne pour lui ouvrir la porte. Sur ces entrefaites, M. Badel Ndanga, Ndinga officiant dans son rôle de secrétaire des conseils ministériels fait un saut inespéré, manœuvre rapidement et ouvre la porte au Chef de l`Etat qui laisse derrière lui un gouvernement quelque peu perdu voire désemparé.
" Le président était fâché. Il est déçu par le travail du gouvernement ", fait observer un membre de son entourage. Face à la gravité du propos présidentiel, le secrétaire général de la présidence de la République opte de ne pas distribuer la communication spéciale du Chef de l`Etat aux ministres. Ce qui relève de l`inédit. Dans la même journée de vendredi, M. Esso réunira des responsables des médias à capitaux publics pour leur suggérer de n`établir aucun lien entre les décisions présidentielles du 7 mars et les manifestations de rue de la semaine du 25 au 29 février.
Une volonté manifeste de dissimuler la vérité. En témoigne l’intégralité du texte présidentiel (page 6). Cet effort de restitution de l`atmosphère qui a régné le 7 mars au palais de l`Unité permet aujourd`hui à Repères d`affirmer que le gouvernement est en sursis. " Il est difficile d`échapper à un remaniement ministériel dans les 3 mois qui viennent ", pronostique un ministre, qui n’a pas fini d’épiloguer sur le visage présenté le 07 mars par le chef de l’Etat..
Voir: Communiqué de Paul Biya au conseil des ministres du Vendredi 7 mars 2008
Source: Repères-CM.com
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