Les Pays-Bas ont survolé le groupe C
Déjà la fin du premier tour de cet Euro 2008, avec tout ce que cela implique : des
bonnes et des mauvaises surprises, des retraites, et quelques gros matchs. Retour
sur les premiers matchs et zoom sur les 8 équipes qualifiées.
La bande des 9 points
Pays-Bas, Croatie, Espagne : ces trois équipes ont remporté leurs trois premiers
matchs, et terminé avec le total des points possibles. Si ce n'était pas une surprise
côté espagnol, tant l'équipe réunit un nombre impressionnant de stars - Villa, Torres,
Xavi, Inesta, Fabregas... - on a été bien surpris par une très bonne équipe de Croatie
qui a notamment dominé l'Allemagne, et terminé au premier rang de son groupe. Et
que dire alors des Pays-Bas ! La bande à Ruud Van Nistelrooy pourtant privée du
véloce Babel s'est payée le luxe de s'offrir pour ses deux premiers matchs les deux
finalistes de la dernière coupe du monde, - même s'il faut le dire ils n'étaient
pas dans la meilleure disposition. Avec une attaque impressionnante, les Pays-Bas
se sont inscrits comme favoris en terminant premiers de leur groupe avec neuf buts
marqués pour un seul encaissé. Mais malgré ce résultats chiffré,
la défense des
Pays-Bas même si elle n'a concédé qu'un but, n'a pas rassuré, et on a souvent eu
l'impression que si les buts néerlandais restaient inviolés, c'était plus à cause
du talent de Van der Saar et de la maladresse adverse (on se souvient des deux tentatives de lob presque identiques de Luca Toni et de Thiery Henry).
Côté croate, on semble avoir retrouvé les recettes qui ont mené en demi-finales
lors de la coupe du monde 1998 : jeu rapide par attaques placées, solidité derrière.
Mais la victoire croate face à l'Allemagne - comme justement en 1998 - semble avoir
mis à jour plutôt les carences allemandes que le talent croate, et on attend toujours
un premier test match pour juger de la qualité de cette équipe.
En ce qui concerne les Espagnols, on se demande si on ne va pas se diriger comme
à chaque grande compétition à une désillusion ; en effet, taxés de favoris à chaque
fois, les Espagnols survolent le premier tour mais peinent à arriver plus loin.
Les déceptions
Au rang des déceptions de cet Euro, on compte bien sur la France, la Suisse et la
Suède. Les Bleus qui avaient pourtant une équipe avec un nombre impressionant d'individualités
semble n'avoir démarré que lors de des dernières 45 minutes face à l'Italie, à 10
contre 11 et privés de Franck Ribéry. Insuffisances physiques claires de certains
joueurs et mauvais choix de Domenech semblent être les causes principales d'une déroute dans un groupe où l'on savait tout de même qu'une bonne équipe allait sortir.
Côté suisse, on n'arrive pas à digérer la blessure d'Alexander Frei qui a quitté
prématurément ses coéquipiers après moins de 45 minutes lors du premier match. Meilleur
buteur de l'histoire suisse, l'attaquant a cruellement manqué à ses coéquipiers
qui ont clairement manqué de réalisme dans cet euro.
La Suède aussi peut avoir des regrets, après avoir été éliminée dans un groupe clairement
à sa portée. Victorieux de la Grèce et battus par l'Espagne, les Suédois sont complètement
passés à côté de leur match face à la Russie. Mais on peut remettre en question
le choix du sélectionneur de titulariser Elmander sur le côté droit, lui qui est attaquant de pointe pur. Le Toulousain a complètement loupé son euro et handicapé
son équipe à un poste qui ne lui convenait clairement pas.
Déception aussi, uniquement à cause de leur statut, de la Grèce. Certes champions d'Europe en titre, les Grecs qui n'avaient pas pris part à la dernière coupe du
monde n'étaient pas réellement attendus dans cet Euro et sont sortis avec un seul
but marqué et aucun point de pris.
La Répbulique Tchèque, qu'on donnait pourtant bien placée dans ce groupe derrière
le Portugal, a tenu sa qualification jusqu'à une demi-heure de la fin du dernier
match. Alors qu'ils menaient 2 à 0, les Tchèques ont encaissé 3 buts dont 2 en 2
minutes et ont été éliminés dans une rencontre qu'ils avaient pourtant maîtrisée.
On les attend toujours
Même si leur qualification n'est pas une surprise au vu de leur statut, on n'a toujours
pas été convaincu par l'Allemagne et l'Italie. En effet, ces deux équipes qui faisaient
pourtant partie du dernier carré de la dernière coupe du monde ont eu le plus
grand mal à sortir du premier tour et se sont qualifiées lors du dernier match.
Les Allemands menés par un Ballack alternant le bon et le moyen bon ont après pourtant
une bonne entame face à la Pologne ont été surpris par la Croatie, avant de battre
avec beaucoup de peine l'Autriche. Les Allemands ont confirmé la tendance qu'on
avait déjà aperçue en 2006, la rupture avec le jeu classique à l'Allemande, tout
en rigueur et solidité défensive pour un jeu plus créatif et offensif. Mais la sauce
n'a pas encore pris, et on espère la montée en régime des Allemands face à des équipes
plus fortes.
Certes dans le groupe de la mort, la Squadra Azzura a affiché un bien triste visage
lors de cette phase de poule, et a du s'en remettre à son héros Buffon pour éviter
une élimination bien précoce face à la Roumanie. Certes, l'Italie a rarement survolé
la phase de poules, mais au vu du jeu, on ne peut les placer au rang de favori.
Mais à noter tout de même un semblant de réveil contre une équipe de France aussi
mal en point, pour une belle victoire 2 à 0. Mais à noter que pour les quarts de
finale, les Italiens seront privés de Pirlo et Gattuso.
La surprise turque
La bonne surprise de ce tournoi est l'équipe turque, qui a fait preuve d'un courage
hors-du-commun. Menés 2 fois par la Suisse et la République Tchèque, les Turcs ont
renversé la vapeur et remporté leurs deux derniers matchs. Menés 1 à 0 par la Suisse
dans des conditions cataclysmiques, les coéquipiers de Nihat ont profité de la fin
de la pluie pour mettre leur jeu en place et de s'imposer 2 buts à 1. Face à la
République Tchèque, les Turcs ont inscrit 3 buts dans la dernière demi-heure et
se sont qualifiés au forceps. Nul doute que cette équipe sera difficile à aller
chercher.
Le favori portugais
Nul doute
que le grand favori de cette compétition, comme il y a quatre ans reste et demeure
le Portugal. Plus mature que lors de l'Euro 2004 et de la coupe du monde 2006, les
Portugais semblent avoir trouvé l'équilibre entre l'explosivité des joueurs offensifs
et la rigueur des joueurs à vocation défensive. Les vice champions d'Europe en titre
ont même prouvé que dans des matchs difficiles et très fermés, ils pouvaient allaient
chercher dans leurs ressources et obtenir la victoire. Mais attention à la désillusion,
et on attend toujours la montée en régime de Christiano Ronaldo, qui semble être
l'élément qui va faire basculer les choses. Trop jeune il y a quatre ans, le joueur
de Manchester United a aujourd'hui les capacités de donner un coup d'accélérateur
à son équipe, à condition de ne pas trop tenter l'exploit individuel.
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