Depuis vendredi 17 octobre 2008, le colonel à la retraite Edouard Nathanaël Etonde Ekoto est interné à l’hôpital général de Douala. Des membres de sa famille et les responsables de la prison centrale de Douala où il est détenu depuis le 12 décembre 2007 l’ont sorti en fin de soirée. Cette décision fait suite à la dégradation de l’état de santé de l’ex-délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud) et ancien président du conseil d’administration du Port autonome de Douala (Pad).
C’est d’ailleurs sous cette dernière casquette qu’il a été condamné à 15 ans d’emprisonnement ferme le 12 décembre 2007, dans l’affaire de détournement de deniers publics sous la gestion de Alphonse Siyam Siwé, ex-directeur général. Une condamnation contre laquelle il a interjeté appel parce qu’il ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés.
Pour obtenir cette évacuation, il a fallu l’autorisation du régisseur après avis favorable et motivé du médecin de l’infirmerie de la prison centrale de Douala. Depuis plusieurs jours en effet, le colonel ressent des douleurs aigues au niveau de sa ceinture rénale. Il n’arrive pas à s’asseoir aisément, ni à se mettre debout facilement. Il souffrirait de plus en plus, apprend-on, de maladies telles que l’hypertension et le rhumatisme. D’où l’urgence d’un contrôle médical et alimentaire strict.
Déjà, avant son évacuation pour l’hôpital, il utilisait une canne pour se déplacer à l’intérieur de la prison, révèle-t-on. L’on justifie la dégradation de sa santé par les sévères conditions de détention à la prison qui offrent un terrain fertile à l’expression de maladies liées à son âge (71 ans). Au quartier 18, il occupe par exemple l’une des cinq chambres exiguës, de moins de 1m50 de hauteur et 1m50 de long. Pour le Dr Germain Ello Amougou, médecin de la prison, il n’est pas question de violer le secret médical.
Dans l’imagerie populaire, on y voit un subterfuge pour passer le restant de sa détention dans une structure hospitalière comme l’hôpital général qui est un cadre plus confortable que le milieu carcéral. Certaines langues fourchues le soupçonnent de vouloir obtenir une évacuation sanitaire pour se soustraire de la prison. Mais la réponse des autorités médicales est claire : il est vraiment souffrant. “Que des gens continuent à supputer comme ils peuvent. Ce qui est certain, c’est qu’il a été évacué à l’hôpital parce que son état de santé nécessitait un suivi sérieux par un médecin spécialiste ”, affirme le Dr Amougou.
Source : Le Messager
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