Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Société
Environnement : inquiétude des ONG
(22/08/2008)
Est-il possible de conjuguer activité minière avec respect de l’environnement et protection des intérêts des communautés locales ? La question est posée par des organisations de la société civile camerounaise.
Par Novethic.fr
Une mine d'or de Goladji
Une mine d'or de Goladji
Est-il possible de conjuguer activité minière avec respect de l’environnement et protection des intérêts des communautés locales ? La question est posée par des organisations de la société civile camerounaise à l’approche du lancement, en 2009, de l’exploitation d’un gigantesque gisement de cobalt et de nickel près de Lomié, à l’Est du Cameroun.

Jusqu’ici, l’extraction minière au Cameroun s’est limitée à des petits chantiers informels d’extraction artisanale d’or et de diamants. Mais depuis une dizaine d’années, l’Etat cherche à développer l’exploitation industrielle. Le potentiel est là : selon des études encore partielles, le sous-sol du Cameroun est très riche en fer, bauxite, uranium, saphir, coltan, rutile, manganèse, étain…
Pour faciliter l’arrivée des investisseurs, l’Etat a adopté, en 2001, un code minier "attractif" et a créé deux ans plus tard une structure d’encadrement et de développement du secteur, le Cadre d'appui et de promotion de l'artisanat minier (Capam).

La recette a fonctionné : aujourd’hui 53 permis d’exploration sont en cours contre seulement deux en 2003, indique Paul Ntep Ngweth, coordinateur du Capam. Les sociétés qui les détiennent sont pour beaucoup étrangères. C’est ainsi une entreprise américaine, Geovic, qui lancera l’exploitation du cobalt et du nickel de Lomié. Une autre petite compagnie américaine, Hydromine, s’intéresse, elle, à deux sites très riches en bauxite situés dans le Nord.

A Mbalam (Sud), l’entreprise australienne Sundance Resources Ltd pourrait lancer en 2011 d’importants travaux qui permettront d’exploiter un gros gisement de fer. Dans l’Est, à Mobilong, c’est le Coréen C & K Mining qui exploitera le diamant tandis que le sud-africain Africa Aura explore depuis deux ans l'or dans une autre partie de la région."Le secteur des mines représente aujourd'hui la plus grande perspective d'investissements pour le Cameroun : plus de dix milliards de dollars", se réjouit Paul Ntep Ngweth.


Quelles conséquences pour la population ?

Ces développements industriels suscitent cependant des inquiétudes. Quel sera le montant de leur facture écologique et sociale?, demandent plusieurs ONG. Le niveau d’exigence de la loi qui oblige les sociétés à réaliser une "étude d’impact environnemental et social" avant le lancement de tout projet d’exploitation est "insuffisant", déplore ainsi Valéry Nodem, du Réseau de lutte contre la faim (Relufa). L’Etat n’a par ailleurs pas les moyens de vérifier sur le terrain que l'exploitation se fera dans les normes, confie un agent du ministère de l’Environnement.

Si la loi prévoit également qu’une partie de la redevance versée par les compagnies à l’Etat revienne aux populations riveraines, rien au Cameroun, l’un des pays les plus corrompus du monde, ne garantit que ce mécanisme sera appliqué, relève Samuel Nguiffo, du Centre pour l’environnement et le développement (CED). "L’exemple de l’exploitation des forêts où le même système est déjà en vigueur montre que ça ne marche pas", souligne-t-il : l’argent qui doit revenir aux communes et aux populations riveraines est systématiquement détourné.

A Lomié, la population se demande "quel développement le projet de Geovic va lui apporter, quelles conséquences l'utilisation de produits chimiques pour traiter le cobalt aura sur sa santé et sur l'environnement", indique Valéry Nodem. Sur le site de Mobilong, les mineurs qui extraient le diamant de manière artisanale ont peur d'être délogés lorsque C & K Mining lancera ses activités : personne n'a encore pris le temps de leur expliquer ce qui allait se passer pour eux. "Les problèmes potentiels sont nombreux", estime Samuel Nguiffo.

Afin de prévenir les conflits, les ONG plaident pour une plus grande transparence et militent pour la mise sur pied d’un cadre de concertation qui réunirait la société civile, l’Etat et les entreprises. Une telle plate-forme existe déjà pour le suivi de la construction et de la gestion du pipeline Tchad-Cameroun, en service depuis 2004 : elle n’a pas permis de résoudre tous les problèmes mais a au moins donné la possibilité de les exposer, selon les ONG. Elles espèrent que cet espace de dialogue, s'il est un jour créé, permettra aussi de lever le voile sur les clauses des contrats passés entre l’Etat et les compagnies.

Source : Novethic.fr






Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
exploitation minière  environnement  points de vue  société  écologie  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2024. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site