Enlèvement au Cameroun : Le Nigeria prêt à négocier ?
(01/03/2013)
Trois jours après la publication d’une vidéo des sept Français enlevés au Cameroun, les autorités nigérianes ont publié ce jeudi 28 février un communiqué qui semble ouvrir la porte à des négociations avec la secte Boko Haram. Cette dernière, derrière les revendications concernant ses membres emprisonnés au Cameroun et au Nigeria, pourrait avoir des motivations financières.
Par RFI
Il aura fallu trois jours pour que les autorités nigérianes sortent de leur silence, après la publication sur Internet d’une vidéo dans laquelle Boko Haram revendique le rapt. C’est par le biais d’un bref communiqué qu’elles sont revenues sur les revendications de l’enlèvement des sept Français, le mardi 19 février, au Cameroun.
« Nous ne souhaitons pas répondre officiellement aux demandes exprimées dans cette vidéo », a indiqué le colonel Mohamed Irima, porte-parole du ministère nigérian de le Défense.
« Si le groupe Boko Haram souhaite faire part de ses inquiétudes concernant ses membres emprisonnés, qu’ils le fassent en appelant directement la force conjointe police-gendarmerie, qu’ils connaissent bien », a-t-il précisé.
En d’autres termes, les services de sécurité cherchent à établir un contact avec les preneurs d’otages. Il n’est pas exclu que cela se fasse dans la perspective de l’ouverture de négociations.
Certains experts estiment en effet que la demande de libération de membres et de femmes de la secte emprisonnés au Cameroun et au Nigeria pourrait en fait masquer une motivation financière. Boko Haram n’a certes pas pour habitude d’évoquer ouvertement les questions d’argent. Mais tout porte à croire que le mouvement en a grandement besoin.
Avec la diminution des fonds en provenance de leaders politiques locaux, la secte est contrainte de se financer en ayant recours à des activités criminelles. Ces derniers mois, des présumés islamistes ont ainsi mené des raids contre des banques. Certaines sources indiquent également que la secte a kidnappé des hommes d’affaires dans la région de Maidiguri, avant de les libérer contre rançon.