Après les réactions survoltées au sujet des manifestations de ces derniers jours, le calme étant revenu, à priori, un peu partout dans le Cameroun, la rédaction souhaite adresser ses sincères condoléances aux nombreuses familles qui ont perdu un frère, un cousin, un ami ou un parent pendant ces 4 jours d’insurrection populaire.
Au-delà des considérations politico politiciennes, des erreurs commises par les forces de l’ordre, des scènes de pillages condamnables et injustifiées, de la justice expéditive et de l’incapacité du gouvernement à juguler avec sérénité les rancoeurs sociales, les pertes en vies humaines resteront toujours ce qu’il y a de plus tragique, surtout lorsqu’il s’agit de jeunes camerounais, comme nous, dont certains étaient à peine pubères.
Nous voulons donc par cette tribune faire part aux familles éplorées de notre profonde compassion et du sentiment très fort d’empathie qui nous réunit en ce moment. Nous partageons aussi avec elles, indiscutablement, cette sensation de gâchis, de voir des jeunes donner de leur vie pour des causes dont on ne sait si elles auront un jour une fin heureuse. Les images tragiques, publiées dans cet article, exacerbent incontestablement ces multiples émotions qui s'entremêlent.
La rédaction tient par ailleurs à réitérer, ici, son attachement viscéral à la paix et au respect des biens, publics comme privés, au Cameroun. Ces prérequis doivent, faille que faille, malgré les difficultés du quotidien et les divergences politiques des uns et des autres, rester les moteurs d’une société qui aspire inconditionnellement au développement et à la démocratie vraies.
Toutes les revendications populaires contre l’inflation galopante des prix des produits de première nécessité et tous les combats politiques pour la démocratie et la liberté d’expression dans notre pays, aussi nobles qu’ils soient, doivent continuer de se faire dans un cadre pacifié. Victor Hugo disait que « la paix, c’est la guerre des idées ». S’il faut combattre, c’est sur ce credo là qu’on invite la jeunesse camerounaise et plus encore les politiques, tant ceux au pouvoir que dans l'opposition.
Ce sera difficile, c'est vrai. Cela prendra le temps qu’il faudra, certainement. Mais nous y croyons fermement et nous serons indiscutablement de ces combats là.
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