Une église dite de réveil obligée de fermer
Les scellés restent encore bien visibles sur la grande porte centrale de cette église située au rez-de-chaussée d'un immeuble abandonné. Cette église est fermée pour " trouble de jouissance " suite à la plainte déposée par les populations riveraines. " Nous ne dormions plus la nuit. Nos enfants ne parvenaient plus à réviser leurs leçons à cause des bruits. Le culte commençait à 18 heures et s'achevait le matin, tous les jours de lundi à dimanche ", affirme Roger Moudiki, l'un des riverains de l'église.
Il poursuit en indiquant que tous les vendredi, cette église accueille ce qu'elle appelle veillée de prière de guérison et de délivrance spirituelle plus connue sous le nom de jour de combat et de feu. " Pendant ces jours, les chants et les cris sont plus forts. Les baffles sont placés à l'extérieur. La route est bloquée par des tables bancs et plusieurs fidèles entrent en transe ", précise Roger Moudiki. Le dimanche, les prières se déroulent de 9h à 20h. Ces fidèles occupent toute la route et dansent en criant. Avant la pause des scellés, une bagarre violente a éclaté vendredi dernier entre les riverains et le " gourou " qui serait de nationalité ivoirienne.
Ce dernier refusant de se plier aux exigences des populations a fait venir deux jours après des gros bras qui ont bastonné plusieurs habitants. C'est cet acte qualifié d'"exagération" par les populations qui a poussé les habitants à aller massivement déposer une plainte au commissariat du 3ème arrondissement. " Nous avions déjà déposé une plainte à la sous-préfecture et à la mairie de Douala 1er. Mais le comportement inhumain du pasteur nous a obligé à exiger la fermeture immédiate de cette secte ", martèle Roger Moudiki. Ce n'est pas la première fois que ces habitants portent plainte pour trouble de jouissance. Il y a quelque temps, ils s'étaient déjà attaqués au cabaret la Riviera parce qu'il distillait de la musique à longueur de journée à travers des baffles placés à l'extérieur.
Source: Quotidien Mutations
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