Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Société
Douala : Des immondices dans les palais de justice
(09/03/2009)
Les tribunaux baignent dans l'insalubrité et le manque de sonorisation, de point d'eau public, et de service d'hygiène.
Par Monique Ngo Mayag (Quotidien Mutations)
L'horloge sonne seize heures à la cour d'appel du Littoral. Il y a deux heures déjà que le procès du maire déchu de Njombé-Penja, Paul Eric Kingué, a commencé. La fatigue se lit sur les visages des spectateurs. Et la chaleur qu'il fait dans la salle d'audience ne semble pas arranger les choses. Au fond de la salle, un remue-ménage s'est installé, visiblement du fait que les uns et les autres ne perçoivent pas les interventions des avocats et du président du tribunal. A l'observation, le microphone fait défaut. A force d'allonger le cou pour prêter l'oreille à ce qui se dit, Gérard a fini par perdre patience. Rien de mieux qu'un tour aux toilettes pour se mettre à l'aise en attendant la décision du président du tribunal. Mais le lieu d'aisance est la chose la moins conseillée dans les palais de justice de la capitale économique.

En réalité, le problème de sonorisation dans les palais de justice de Douala, est loin d'être le plus criard. Bien que la facette soit souvent présentable, l'arrière plan cache bien de choses… malpropres. Ainsi, à la cour d'appel du Littoral notamment, les toilettes publiques sont quasi inexistantes. En fait, en contrebas de la salle d'audience, on trouve un seul WC opérationnel. Mais l'usager le plus pressé se confronte à un bidet plein de déchets organiques. Visiblement parce que la chasse d'eau n'y fonctionne pas. Pas moyen de faire autrement, lorsque les autres toilettes sont fermées à clef. Tout à côté, un dépôt d'ordures de toute sorte s'est formé, comme pour palier le déficit de corbeilles à papiers. Dans le registre " cour poubelle ", la cour d'appel du Littoral n'est pas un cas isolé. Du Tribunal de première instance (Tpi) de Ndokoti, à celui de Bonanjo et le Tribunal de grande instance (Tgi) de Bonanjo, le constat sur l'insalubrité ambiante reste le même.

Les plaidoiries se font " sous silence ". Tant pis pour les justiciables qui, souvent, " ne peuvent entendre la déclaration de la date de renvoi de leur procès ", déplore Jean Tchouaffi, président de l'association camerounaise des droits des jeunes (Acdj). Même les " grands " procès tels que ceux d'Edouard Etondè Ekoto, Siyam Siéwé, L, etc., ne bénéficient pas toujours de la sonorisation. " C'est une entorse aux droits des justiciables ! ", s'indigne M. Tchouaffi. Quant aux prisonniers, ils semblent s'être adaptés à cet inconfort. " Ils ne s'en plaignent pas, étant donné que la situation qu'ils vivent en prison est pire que celle à laquelle ils sont confrontés dans les salles d'audiences ", témoigne un gardien de prison, avec une mine de désolation.

" Le langage juridique employé par les avocats leur est difficile à appréhender. Combien de fois, lorsqu'il manque de microphone ", poursuit l'agent pénitencier. " Lorsqu'on se penche sur le problème de salubrité et de sonorisation dans nos palais de justice, l'on est bien tenté de se demander à quoi sert le budget d'investissement public " soutient une dame venue assister son frère détenu à la prison de New-Bell. " D'autant plus qu'avec le nouveau Code de procédure pénal, les tribunaux ont beaucoup d'argent. Par exemple, les tarifs pour faire appel sont allés de 3000 à 25000 francs Cfa ", s'insurge Jean Tchouaffi.



Source: Quotidien Mutations


Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
palais de justice  saleté  douala  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 2 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2024. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site