Encore des victimes de l'incendie de la prison de New-Bell
Qu’est-ce qui a causé l’incendie du 20 août dernier à la prison centrale de Douala ? La question est encore sur toutes les lèvres, une semaine après le drame. Selon des informations recueillies tant auprès de l’administration pénitentiaire locale qu’en dehors, une main criminelle serait à l’origine du sinistre. « Un groupe de détenus a quitté son secteur pour s’aventurer au quartier régime, y allumer le feu avant de repartir sur la pointe des pieds », explique-t-on à New-Bell. Des éléments de la police judiciaire sont en train d’exploiter quelsues prisonniers qui seraient impliqués dans cette affaire.
Prison centrale de Douala, à New-Bell. Hier mardi 26 août. A l’entrée de l’établissement, l’ambiance est relativement calme. Même si une fois à l’intérieur de l’enseigne, les gens vont et viennent. Quelques familles de détenus attendent dans la hall. Des agents s’activent à réparer des câbles. Le régisseur, Joseph Tsala Amougou, est débordé par des sollicitations diverses. Dans la cour de promenade, des détenus sont assis, d’autres conversent. Des travailleurs mettent à la dernière main à la pâte pour terminer les travaux entamés jeudi dernier, au lendemain de l’incendie qui a détruit une partie du quartier régime et qui a fait douze morts pour l’instant. Puisque deux autres détenus ont rendu l’âme après le bilan officiel provisoire.
Fouille et travaux
Takouto Roméo, prévenu dans le cadre d’une affaire de blessures involontaires et défaut de maîtrise, est mort dimanche 24 août à l’Hôpital général de Douala. Et avant-hier lundi, c’est Bouba Bouba Zoua, lui aussi prévenu pour meurtre, tentative de vol aggravé, qui est mort dans le même hôpital. Les deux détenus avaient été brûlés au deuxième et au troisième degrés lors du sinistre du 20 août. Par ailleurs, sur la trentaine de prisonniers hospitalisés après l’incendie, onze ont déjà regagné leur cellule à la prison de New-Bell. Cinq étaient à l’Hôpital Laquintinie et six à l’Hôpital général de Douala. Les détenus du quartier 18, celui des Vip, ont fait une main levée qui a permis de récolter 100 000 Fcfa au profit de leurs camarades survivants qui ont tout perdu dans l’incendie du 20 août.
Les travaux de réfection concernent le quartier régime, avec la restauration de deux cellules, la construction de deux hangars et bien sûr, la réparation du mur qui a cédé lors du mouvement de panique qui a suivi le déclenchement du feu. « Le vice Premier ministre, ministre de la Justice Garde des Sceaux a débloqué une enveloppe de 10 millions de Fcfa pour accélérer les travaux et améliorer le confort quotidien des prisonniers à l’immédiat », explique-t-on. Et c’est le directeur de l’administration générale, M. Omarou Bamanga, qui supervise personnellement le déroulement des travaux.
70 prisonniers libérés
Parallèlement à ces travaux, la vie carcérale a été marquée, ces dernières heures par l’organisation d’une fouille inopinée. L’opération, qui visait exclusivement les quartiers 18 et Texas, a permis de trouver deux téléphones portables et huit chargeurs sur des détenus du quartier 18, qui abrite nombre des prisonniers Vip. La caisse de la cellule a également été saisie à titre conservatoire, avec une somme rondelette de 200 mille Fcfa.
A côté de cette action, les libérations des détenus qui ont purgé leur peine mais restaient garder du fait de la contrainte par corps, semble s’être accélérée depuis le dernier sinistre. « Il y a environ 70 personnes qui ont recouvré leur liberté, arrivant au terme des trois mois de contrainte par corps. Surtout, ceux des détenus qui sont effectivement libres mais dont les procédures administratives lentes retardaient la levée d’écrou, sont systématiquement signalés au procureur de la République », explique-t-on encore à la prison de New-Bell. Ce qui a entraîné une baisse des effectifs, ramenés à 3.180 pensionnaires contre 3.250 il y a une semaine.
Source: Le Messager
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