L'hôtel dans lequel Djomo Pokam a trouvé la mort
La jeune fille avait sûrement tiré la mauvaise carte en sollicitant un stage en hôtellerie au Hilton hôtel. Suite à l’assassinat du jeune Djomo Pokam dans ledit hôtel, le 21 août 2006, elle est interpellée puis écrouée pour des besoins d’enquête. Au cours d’un de ses multiples passages devant le juge d’instruction, le magistrat Amougou Foé n’a pas trouvé des charges suffisantes pour l’inculper. Cinq autres présumés complices, employés dans les services techniques dudit hôtel, ont également retrouvé la joie de la liberté: Zandim Robert, Enama Lazare, Pekouk Ferdinand, Ngameni Pierre et Dzou Nicodème. A la différence de la stagiaire, ces derniers ont chacun retrouvé son emploi sans grande difficulté. « Les délégués du personnel et la direction générale s’étaient battus, pour obtenir de la hiérarchie que leurs collègues ne soient pas limogés. C’est ainsi qu’ils ont continué à percevoir leur salaire même étant en prison », confie une source en service dans l’hôtel.
Le juge d’instruction n’a pas accordé les faveurs de la justice à tous les onze présumés complices du meurtre de Djomo Pokam. Selon certaines indiscrétions, le magistrat n’est toujours pas fixé, ni convaincu de l’innocence « absolue » de certains prévenus : l’employé d’une société faisant dans le traitement des cafards, les deux vigiles de la société de gardiennage en poste au moment de l’assassinat. Le magistrat hésite également à prononcer la sentence à l’égard d’Eboubidja Arnold, le gouvernant d’étage et de Taboué Fotso le bagagiste. Le désir ardent pour ce dernier de prendre la fuite au moment où l’enquête n’était pas bouclée fait planer sur lui des soupçons sur sa participation au meurtre. « C’est lui qui avait reçu physiquement Djomo Pokam avant sa mort. Il connaît l’identité de celui avec qui le jeune homme avait rendez-vous. On ne comprend pas les raisons de l’enlisement, ni même pourquoi les résultats de l’enquête restent toujours attendus… Deux ans après. Alors qu’il suffisait de « cuisiner » le bagagiste, pour faire toute la lumière sur l’affaire », s’étonne un magistrat du parquet.
Depuis quelques mois, la recherche effrénée des meurtriers du jeune Djomo Pokam ne dégage plus le même engouement, ni même les gorges chaudes de départ. Les membres de la famille, la justice et les pouvoirs publics se hâtent doucement à faire la lumière sur l’affaire. Au niveau de la famille, un imbroglio a donné naissance à plusieurs divisions. Certains membres de la famille se disent refroidis par les lenteurs d’une justice dont ils en attendent beaucoup. « Au rythme où le juge d’Instruction commence à relâcher les personnes soupçonnées d’avoir chacun joué un rôle déterminant dans le meurtre de Djomo Pokam, nous espérons qu’il y aura au bout du compte, des inculpés devant répondre de ce crime. Le (ou les) coupables ne sauraient courir indéfiniment », se plaint un membre de la famille. Dans un mois, poursuit-il, lorsqu’ils iront déposer une gerbe de fleurs le 21 août prochain sur la tombe de Djomo Pokam, « on n’en saura toujours pas davantage sur les mobiles du crime. C’est dommage », prédit-il.
Source: Le Messager
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