Certains ne cachent pas leurs difficultés à pouvoir s’exprimer sur le sujet. Un homme politique important n’a pas voulu faire des commentaires, “ pour que les chefs ne disent pas que je suis le premier à leur rentrer dedans ”, dit-il. Mais il estime, après avoir été informé du contenu du communiqué, que les “ chefs s’aventurent déjà dans un domaine qui ne les regarde pas, et cela risque de leur coûter cher.” Pour lui, cette sortie nécessite qu’on leur donne une réponse appropriée. Dans son esprit, il ne fait pas de doute que ces chefs veulent ainsi empêcher les manifestations contre la modification de la Constitution.
De son côté, Moukouri Moulema, secrétaire général adjoint n° 1 du Social democratic front (Sdf), est tout aussi sidéré. Il n’a vu que la manchette de Cameroon Tribune, et après avoir pris connaissance du contenu, se dit choqué par une telle sortie. “ Je suis surpris que des chefs traditionnels prennent des manifestations contre la modification de la Constitution comme une tentative de troubler la paix. Ils se comportent comme si les citoyens qui expriment seulement leur point de vue sur le sujet étaient des brigands, ce qui est terrible ”, confie-t-il.
Achille Kotto, acteur de la société civile, pense que, de toute façon, les chefs traditionnels ne vont pas s’en sortir comme cela. “ Il veulent se faire respecter de quelle façon, quand ils se mêlent publiquement des choses pareilles ?”, s’interroge-t-il.
L’attitude des chefs sawa du Wouri est par ailleurs très critiquée. Les récriminations s’appuient sur la coutume qui veut que les chefs traditionnels, gardiens des traditions, se doivent de rester neutres, pour garantir l’impartialité dans leur jugement.
Source: Le Messager
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