La délégation du Fmi souhaitait s’informer sur l’état d’avancement des dossiers traités dans le cadre de l’opération baptisée "Epervier". La rencontre a duré environ trois heures et le directeur de la police judiciaire s’est fait assister par son adjoint, le commissaire divisionnaire Oumarou Alioum.
Nos sources à la Police judicaire sont avares sur les détails de la rencontre. Nous n’en savons pas beaucoup sur la taille et la composition de la délégation du Fmi. Sur les conclusions de l’entretien, par contre, nos sources révèlent que les deux parties ont examiné les procédures en vue du rapatriement des fonds supposés détournés et déposés dans les banques étrangères par de hauts commis de l’Etat. A la Pj, on reconnaît que ces procédures sont compliquées, et qu’aucune contribution n’est de trop. Le Fmi, estime-t-on, peut apporter son expertise.
Cette orientation de la conduite de l’Opération semble épouser le vœu d’une partie de l’opinion, pour qui l’important est de ramener au pays les fonds distraits des caisses publiques. De source digne de foi, cette préoccupation était déjà au centre de la rencontre du 26 mai dernier entre le président de la République et Me Jacques Vergès. L’avocat français de réputation internationale est, depuis les années 1960, à la tête d’un cabinet impliqué dans la défense des intérêts de plusieurs Etats à travers le Tiers-Monde.
Officieuse, la visite de la mission du Fmi à la Pj n’a pas bénéficié de la publicité officielle faite autour de cette visite. Du coté du ministère des Finances et de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, les responsables de la cellule de communication n’ont pas souhaité s’entretenir sur la question, au prétexte que le séjour des fonctionnaires de Bretton-Woods au Cameroun constitue une mission interne concernant la direction des Relations financières extérieures de la Béac.
La veille, au cours de la partie officielle de cette mission, au siège de la Béac à Yaoundé, les fonctionnaires du Fmi ont procédé à l’évaluation du processus d’intégration en Afrique centrale. Ils ont aussi réfléchi à l’impact des revenus pétroliers dans les économies de la sous-région. Le système bancaire et financier a également été passé en revue. Il s’est agi, pour les participants, de revoir la réglementation relative au fonctionnement des banques et d’évoquer le développement du système financier, et l’intégration financière sous-régionale. La réforme et le fonctionnement des institutions de la Cemac ont été également examinés. Les dirigeants de ces institutions ont fait le point de l’agenda des réformes dans leurs différentes structures, avec des mesures envisagées pour la relance du processus d’intégration régionale. La rencontre a regroupé les membres de la délégation du Fmi et les dirigeants de la Cemac, de la Beac, de la Cobac et de la Banque de Développement de l’Afrique centrale (Bdeac).
Source: Le Jour Quotidien
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