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Des enfants commerçants
(18/02/2008)
Loin des salles de classe, de nombreux jeunes commerçants sillonnent les rues de Yaoundé.
Par Patricia Ngo Ngouem

Elles répètent à l'envi ce refrain : "100 francs les fruits noirs! Achetez à 100 francs". Malgré l'heure, 19h, les fillettes, les pieds couverts de poussière et le visage empreint de fatigue, passent d'un véhicule à un autre, tendant les sachets dans lesquels sont emballés les fruits.

Il n'est pas rare en passant au lieu dit ancien Marché Melen, de les apercevoir, en semaine comme en week-end. Sous le soleil ou dans la bise fraîche du soir, elles se promènent dans la rue pour vendre leur marchandise, espérant gagner ce qui sera "leur argent de beignet pour l'école", explique l'une d'entre elles.

Ce qui n'est pas le cas de Madeleine, 9 ans, élève en classe de CE2 à l'école primaire "La Départementale ". "Tous les jours à la sortie de l'école, je viens aider Nana à servir les clients", confie la fillette. Nana, la grand-mère de la fillette, est vendeuse de poissons à la braise au campus de Yaoundé I. "Je donne l'eau aux clients pour qu'ils lavent leurs mains ; je les sers et je débarrasse les assiettes que je lave" raconte Madeleine.

Vêtue d'une robe verte, son uniforme scolaire, la fillette, assistée parfois de deux de ses sœurs plus âgées qu'elle, veille à ce que les clients, des étudiants pour la plupart, ne manquent de rien. Malgré les nombreux aller-retour entre les tables, cette situation ne semble pas la gêner outre mesure. Ni l'empêcher de réviser ses cours. "D'habitude, je rentre tôt à la maison, que la marchandise soit fini ou pas. Comme ça, je peux me reposer et apprendre mes leçons après", soutient-elle. Si pour Madeleine, les choses semblent aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, ce n'est pourtant pas le cas pour d'autres " enfants-commerçants ". A l'exemple de Cédric, 10 ans. Vendeur de bananes plantains et de prunes cuits à la braise, le petit garçon sillonne les rues du centre-ville, son plateau sur la tête.

Risques

Commerçant depuis l'âge de 7 ans, Cédric est parfois obligé de marcher des heures durant écouler sa marchandise, une marchandise souvent boudée par les clients. "Ils disent que mes plantains ne sont pas frais ou qu'ils n'achètent pas parce que mon plateau n'est pas couvert", se plaint l'enfant. Pourtant, le garçon est tenu de rapporter de l'argent à la maison, au risque de se voir priver d'argent de poche le lendemain. "Un jour, j'avais tellement soif que j'ai enlevé 50 francs pour acheter le kossam. Ma mère ma grondé et je suis parti à l'école sans argent", se lamente encore Cédric.

Bien que les vacances ou les congés soient finis, que ce soit au Marché Acacias à Biyem-Assi, au centre-ville ou dans les quartiers, on rencontre encore de nombreux " enfants-commerçants " dans la rue, certains à peine âgés de 5 ans. Si l'on s'accorde à dire que la période des grandes vacances est propice aux petits commerces car elle est sensée occuper les enfants, on ne comprend pas que certains parents continuent à envoyer leurs enfants dans la rue et ce, malgré leur jeune âge. Une situation que tente d'expliquer une vendeuse : "la vie est très dure et l'argent que nous gagnons est pour nos enfants. C'est normal que eux aussi participent, comme ça, ils comprendront que ce n'est facile d'avoir de l'argent !".


Source: Quotidien Mutations


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