Ils ont pour noms Medou Pierre Célestin et Marcel Yep. Chauffeur et passager pris en cours de route, ils ont été enlevés entre Garoua Boulaï et Bangui selon des informations recueillies hier au téléphone en début d’après-midi auprès du commissaire de police Jean-Paul Nipock, en service au service provincial de la surveillance du territoire de l’Est à Garoua Boulaï. "C’est moi qui ai informé les autorités aussi bien du Cameroun que de la République centrafricaine. Mais passée cette étape, je n’ai plus rien pu y faire. Je sais également que le secrétaire particulier du président de la commission de la Cemac, Roger Ndzana a récupéré le camion que conduisait M. Medou", relate M. Nipock.
L’histoire assez rocambolesque, est révélée par les otages eux-mêmes qui ont pu glisser un message à l’un de leur devancier nommé Abdoulaye Hamadou, lui aussi chauffeur et libéré au cours du mois d’avril dernier. "[i Nous vivons encore. Envoyez-nous de l’argent. On nous demande cinq millions de Fcfa parce qu’ils croient que nous sommes personnels de la Cemac. Mais depuis qu’ils savent que nous ne sommes que des chauffeurs, ils exigent un million. Si vous trouvez de l’argent, on va nous laisser sans problème. Sinon, on va nous tuer vraiment. Voir M. Ndzana]. Téléphonez lui, pour qu’il informe la famille pour que le grand aussi fasse quelque chose", écrit, pathétique, Pierre Medou qui implore l’amour de Dieu et celui des siens.
A la lecture du document, seul Abdoulaye Hamadou peut conduire le détenteur de l’argent qu’ils devront (un membre de la famille et lui-même), remettre aux ravisseurs dans les localités de Sangoldoro et de Yadzamo. "Nous sommes en danger. S’il vous plaît, tout doit rester secret dans cette affaire. Nos vies sont menacées", supplie Pierre Célestin Medou.
A l’origine de cette affaire, la location par le président de la commission de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), Antoine Louis Ntsimi, d’un camion de marque Mercedes 814D dont le numéro minéralogique est Ce 936 Ah. Selon le témoignage du frère de Pierre Medou, célestin Embolo, la transaction est menée par le lieutenant Medzana et Roger Ndzana le secrétaire particulier de Antoine Louis Ntsimi.
"Or, depuis la prise d’otage, messieurs Ntsimi et Ndzana approchés ne daignent pas prêter une oreille attentive aux sollicitations de la famille d’autant que le camion se trouve entre les mains de ces autorités de la Cemac. Mme Cécile Zobo, épouse Mani qui en est le propriétaire, a saisi la gendarmerie camerounaise en vain", relate M. Embolo. Joint au téléphone lundi dernier, M. Ndzana n’a pu répondre à nos questions du fait de son calendrier relatif à l’organisation du neuvième sommet de la Cemac. Le mystère reste grand autour de cette affaire dont certaines sources plus ou moins familiales font état du décès des victimes alors que d’autres démentent. D’autant que malgré la bonne connaissance de ce dossier par des milieux de la police et de la gendarmerie au Cameroun, aucune procédure dans ces unités ne prospère encore pour l’instant.
Source: Quotidien Mutations
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