Des cadres du RDPC se déchirent pour des futilités. Serait-ce déja une guerre de succession?
Mme Rose Effa, adjointe au maire de Yaoundé 2 ne semblait pas encore être remise de ses émotions samedi dernier en début d'après midi au domicile de Luc Assamba, le maire de la localité. Elle qui en compagnie de son collègue "Beaufort" Essomba, faisait partie du " comité d'accueil " du ministre Jacques Fame Ndongo qui a débarqué samedi en fin de matinée pour s'enquérir de la destination prise par l'une des trois banderoles confectionnées par les élites de la région du Sud et qui venait d'être démontée aux portes du palais de l'Unité. L'élue de Yaoundé 2 ne comprenait pas que l'on " puisse faire autant de problèmes autour d'une banderole de soutien au président de la République ".
Tout est parti d'une information communiquée au délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé par un " sportif du samedi " qui a ses habitudes du côté du parcours Vita sur les hauteurs du Mont Fébé. Celui-ci, élite de la région du Centre, est surpris du message de cette banderole à l'entrée du palais de l'Unité " La région du Sud réitère son soutien sans faille à Son Excellence Monsieur le président de la République Paul Biya ". Pour ce sportif, élite de la région du Centre, le message de ladite banderole signifierait-il un "désamour" de la région qui héberge le président de la République pour ce dernier ?
L'information est tout de suite signalée à Gilbert Tsimi Evouna. La réaction du premier magistrat de la ville de Yaoundé, par ailleurs trésorier général du Rdpc est immédiate: il ordonne au maire de la commune de Yaoundé 2, territorialement compétent, de procéder au démantèlement de la banderole. " C'est du plus mauvais effet au moment où une campagne est menée dans les médias occidentaux et camerounais contre le président de la République. On dirait qu'il y a des doutes sur le soutien des fils du Centre au président ", lancera l'un des proches du délégué du Gouvernement.
Ce que semble pourtant minimiser Jacques Fame Ndongo, ministre de l'Enseignement supérieur et par ailleurs secrétaire à la Communication du Comité central du parti au pouvoir, par ailleurs initiateur de la pose des trois banderoles (aéroport de Nsimalen, face Campost, et carrefour du palais de l'Unité) " Il n'y a pas de polémique. Pour moi, il s'agit d'un incident clos " nous lancera-t-il, non sans indiquer " qu'il s'agit simplemen d'une technique de marketing. Chacun utilise la technique qu'il juge appropriée. Certains ont choisi de mobiliser les militants… " Avant d'ajouter " le soutien manifesté au président de la République doit être constant. Nous sommes pour une addition, voire une multiplication des initiatives dans ce sens et non pour la soustraction ou la division ".
Ce qui explique sa volonté de "récupérer sa banderole", d'où la "descente" dans les locaux de la mairie de Yaoundé 2, alors que Luc Assamba, qui lui-même semblait ne rien y comprendre, avait pris la peine de faire transférer la banderole querellée au délégué du Gouvernement à sa résidence de Nkolbisson. C'est ici qu'interviendra depuis Paris, Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc qui ne trouvera aucun inconvénient à ce que ladite banderole soit postée à l'entrée du palais de l'Unité.
Le placement de la banderole sera fait dans les minutes suivant l'intervention du secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc par les soins des jeunes de la section Ojrdpc du Mfoundi, qui s'apprêtaient à descendre dans les rues pour l'accueil du président de la République de retour de son "bref séjour privé" en France. Tout ceci au grand étonnement des éléments des forces du maintien de l'ordre postés au rond point menant au palais de l'Unité, qui ont assisté incrédules à la scène, ne comprenant pas véritablement ce qui se passe.
Grégoire Owona et Gilbert Tsimi Evouna, les deux autres acteurs de l'affaire sont restés injoignables. Le secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc ne répondant pas à nos appels, tandis que le trésorier général du parti se trouvait pour sa part hors de la capitale hier.
Source: Quotidien Mutations
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