Le président Paul !biyaet son épouse
A la 63e session de l’Assemblée générale de l’ONU,
les principaux orateurs font assaut de franchise et d’ingéniosité. Paul Biya y
fera entendre la voix du Cameroun demain, aux environs de 22H (heure de
Yaoundé). Le chef de l’Etat interviendra effectivement en 7e position au cours
du débat général qui donne l’opportunité à chacun des 192 Etats membres
représentés de prendre la parole (15mn au maximum) sur des questions cruciales.
Si le débat paraît d’ores et déjà quelque peu orienté par l’actualité du thème
général retenu, à savoir « l’impact de la crise alimentaire mondiale sur la
pauvreté et la faim dans le monde et la nécessité de démocratiser les Nations
Unies », il n’est pas rare que chaque intervenant y aille de son couplet, en
vertu de sa personnalité ou en raison de ses centres d’intérêt. Lundi dernier,
c’est le président de la 63e session de l’Assemblée générale, le révérend père
Miguel D’Escoto Brockmann qui a donné le ton.
Elu le 4 juin 2008, ancien ministre nicaraguayen des Affaires étrangères de 1979
à 1990 et conseiller principal pour les Affaires étrangères du président Daniel
Ortega, le nouveau président a, d’entrée de jeu, dénoncé la tendance croissante
à priver l’Assemblée générale de tout pouvoir réel, ou à réduire le Conseil
économique et social à un organe périphérique. Il s’est longuement félicité de
ce que l’Assemblée générale s’ouvre sur une question aussi pressante que celle
du développement de l’Afrique. Ce continent, a-t-il martelé, a souffert de
sacrifices, de pillages, puis d’oubli. Face aux « injustices irréparables de
l’histoire et aux ravages inhérents à la colonisation », le moment semble venu
de passer à l’action.
Pour sa part, le Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki-moon a appelé instamment
tous les donateurs à mettre en œuvre les engagements pris à Gleneagles en 2005
et à faire plus pour doubler l’aide au développement de l’Afrique; à raison de
72 milliards de dollars annuels à ce stade pour réaliser les OMD d’ici à 2015.
Le président français, M. Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait lundi au nom de
l’Union européenne, a dénoncé la tentation de présenter l’exigence de
transparence et le respect de l’Etat de droit comme des conditions « extérieures
» qu’imposeraient les bailleurs de fonds. Démocratie et respect des droits de
l’homme, a-t-il lancé, sont des aspirations profondes des peuples africains.
Dans sa déclaration, le président de la République unie de Tanzanie et président
en exercice de l’Union africaine, M. Jakaya Mrisho Kikwete a qualifié d’ «
historique » cette grande journée pour l’Afrique avant de souligner l’urgence de
prendre des mesures concrètes pour libérer les fonds nécessaires à son
développement.
Au total, tous les orateurs du premier jour, de Mme Heidemarie Wieczorek-Zeul,
ministre allemande de la coopération économique et du développement à M. José
Manuel Barroso, président de la Commission européenne, en passant par les
représentants du Groupe des 77, de la Chine et du Japon ont mis en exergue la
nécessité d’intégrer davantage l’Afrique à l’économie mondiale, en s’appuyant
sur ses taux de croissance élevés. Sans perdre de vue que le principe de « la
responsabilité partagée mais différenciée » constituait un élément-clé des
engagements pris en matière de développement durable.
Outre la très attendue déclaration demain du président Paul Biya dont la journée
pourrait comporter quelques audiences, les interventions hier à la tribune de la
63e session de l’Assemblée générale des présidents George Bush (Etats-Unis) et
Luiz Inacio Lula da Silva(Brésil) mériteront tout l’écho requis dans nos
prochaines éditions.
Source : Cameroon Tribune
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