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Déchets hospitaliers : Douala exposée à la pollution
(01/07/2009)
Douala: Tous les hôpitaux de la capitale économique n'appliquent pas les règles de traitement des déchets issus de leurs services.
Par WilfrIed Joël Tankeu (Quotidien Mutations)
Les déchets toxiques des centres hospitaliers sont déversés de manière anarchique dans la ville de Douala.
Les déchets toxiques des centres hospitaliers sont déversés de manière anarchique dans la ville de Douala.
En ouvrant un atelier de sensibilisation sur l'incinération des déchets biomédicaux le 05 juin dernier dans la salle Tobie Kouoh de la Communauté urbaine de Douala, en prélude à la célébration de la journée mondiale de l'environnement, le délégué du gouvernement, Fritz Ntonè Ntonè, avait mesuré pleinement l'intérêt qu'il y a à protéger l'environnement en traitant mieux les déchets issus des centres hospitaliers, et qui sont source de nombreux cancers. Il s'agissait, selon le délégué du gouvernement, de " promouvoir l'incinération propre des résidus hospitaliers ". C'est pourquoi la campagne avait pour thème : " Votre planète a besoin de vous; unissons-nous contre le changement climatique par la promotion de l'incinération des déchets hospitaliers ".

En effet, pour s'éloigner de leurs déchets, de nombreux centres de santé de Douala, après les avoir regroupés dans des dépotoirs inappropriés, jettent le contenu de ces derniers dans les bacs à ordures, alors que d'autres préfèrent attendre les camions de collecte d'ordures de la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam) dans lesquels ils les déversent à l'insu des éboueurs. Cette pratique dont le délégué du gouvernement dit être au courant, présente non seulement un danger pour les agents chargés de la collecte des ordures, mais aussi pour les récupérateurs de la décharge qui peuvent être blessés par une seringue ou tout autre objet pointu ou coupant, constituant dès lors des risques de contamination. Et pourtant, le traitement des déchets biomédicaux exige une attention particulière pour éviter les diverses contaminations qui peuvent facilement provoquer un cancer.

Incinération

Contrairement aux centres de santé privés, les hôpitaux publics de Douala disposent dans leur enceinte des "incinérateurs" de faible capacité. C'est le cas de l'hôpital Laquintinie dont l'incinérateur connaît cependant des problèmes en ce moment. A l'hôpital de Deido, un four d'environ un mètre cube vétuste et fabriqué à base de briques stabilisées pouvant contenir la chaleur jusqu'à au maximum de 1500 degrés, sert d'incinérateur. Celui-ci permet à cet établissement hospitalier de réduire tant bien que mal et en poudre tous les objets solides qui subissent la chaleur du feu, laissant s'échapper quelquefois de la fumée par des fissures. Lesquelles, selon les environnementalistes, représentent un gros risque puisqu'elles s'envolent dans les airs sans subir de traitement préalable. La cendre ainsi obtenue est enfouie dans un trou. Une solution qui semble ne plus être appréciée par l'administration de l'hôpital qui réfléchit à un nouveau système de gestion des cendres. Toutefois, la chargée d'hygiène de l'hôpital de Deido Odette Njouokep, par ailleurs technicienne du génie sanitaire, est consciente de ce phénomène et estime que le danger est réduit pour les populations. " Nous avons la chance que les environs de notre incinérateur sont inhabités. C'est pourquoi nous incinérons généralement les déchets que nous avons soigneusement triés de bonne heure; quand le vent se dirige de ce côté, afin d'éviter de mettre en danger les populations ", a-t-elle souligné.

Scénario

Récemment, le délégué régional de la Santé a envoyé une équipe de huit experts pour évaluer l'état de cet incinérateur. A l'hôpital d'arrondissement de Nyala, c'est un autre scénario qui est vécu. Les déchets de ce centre hospitalier sont simplement déversés dans une fosse d'à peu près deux mètres de profondeur, pour être brûlés après, mettant à mal les populations environnantes et la nature. Un responsable de Bocom, une société basée à Douala et spécialisée dans l'incinération des déchets industriels et hospitaliers, affirme que leur structure collabore seulement avec les centres médicaux des Brasseries du Cameroun et de Total Cameroun, qui produisent en moyenne 50 kilogrammes toutes les deux semaines. Une quantité que Bocom estime largement inférieure pour remplir ses deux chambres de combustion dont les températures oscillent entre 900 et 1200 degrés. Ici, l'on affirme qu'il n'existe pas de techniques particulières pour traiter les déchets hospitaliers. Aussitôt arrivés, les déchets vont passer dans des fours de deux mètres cube chacun. Le traitement n'est complet que lorsque la fumée elle-même n'est plus toxique. A Deido, l'on indique que les déchets obtenus sont d'abord triés depuis le lieu de production. Il existe donc deux types de déchets hospitaliers. Les uns biomédicaux constitués d'organes, des perfuseurs, des compresses souillées, des flacons, des seringues, du sang, des urines, etc. Et des autres composés d'ordures ménagères.

La norme en matière de traitement des déchets

Le traitement des déchets provenant des centres hospitaliers exige, au préalable, un tri depuis les lieux de production. Il s'agit ici de séparer les déchets aussitôt obtenus. Les déchets souillés ou infectés, selon les normes, doivent rentrer dans des contenants de couleur rouge; les déchets organiques disposés dans d'autres de couleur verte; et les contenants de couleur noire servant à jeter les déchets ménagers. En général, les objets piquants et coupants doivent être disposés dans des contenants de couleur jaune.

Une fois triés et collectés, les déchets doivent alors être entreposés dans des conditions adéquates. Les poubelles qui contiennent les déchets à risque doivent être fermées jusqu'à l'étape d'incinération. Les déchets sont ensuite transportés sur une courte distance par une équipe suffisamment informée sur la manipulation et les risques que comporte le traitement de ces déchets.

L'incinération consiste, quant à elle, à brûler les déchets à une température comprise entre 700°C et 1100°C dans un incinérateur. Ce procédé permet d'obtenir une réduction de 90 % du volume et de 75 % de la masse des déchets. Les gaz sont traités avant d'être libérés dans l'atmosphère, et les résidus enfouis dans une décharge. L'incinération doit être réalisée dans les conditions adéquates d'équipement, de maintenance, de manipulation et de surveillance. Elle permet ainsi la destruction totale de tous les déchets solides et liquides.


Source: Quotidien Mutations


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