Le ministère de l'Enseignement secondaire plance pour intégrer les langues maternelles comme nouvelles matières dans ce cycle.
Le multilinguisme dans le monde reste un idéal plutôt qu’une réalité tangible. Plus de 50 % des 6 000 langues parlées dans le monde risquent de disparaître. 96 % d’entre elles ne sont parlées que par 4 % de la population mondiale. Les langues véritablement mises à l’honneur dans le système éducatif et le domaine public s’évaluent à quelques centaines. Ces chiffres de l’Unesco attestent que moins d’un quart de l’ensemble des langues existant sur cette planète sont utilisées à l’école et, pour la plupart, seulement de temps en temps.
Le Cameroun à lui seul compte plus de 250 langues parlées. Bien que s’accommoder à sa langue maternelle reste un signe culturel fort, plusieurs enfants dits de la nouvelle génération ne parlent pas leur langue maternelle et ont déjà beaucoup de mal à faire la part des choses entre l’anglais et le français, les deux langues officielles du pays. Alors pour inciter la jeunesse camerounaise à se familiariser avec les langues maternelles, le ministère des Enseignements secondaires s’est fixé pour objectif de les introduire dans les emplois de temps. Au 2e trimestre de cette année académique 2008-2009, cinq établissements ont servi de base à ce projet. Ainsi, le Lycée Général Leclerc (Centre), le Lycée d’Akwa (Littoral), le Lycée de Njinikom (Nord-Ouest), le Lycée Classique de Garoua (Nord) et le Lycée Classique de Bafoussam (Ouest) sont désignés comme les plaques tournantes de l’opération.
Comme l’explique Jean-Marie Mbassi Ndjomo, inspecteur coordonnateur des lettres, arts et langues étrangères de la délégation régionale des Enseignements secondaires du Centre : « Au cycle d’observation, en classe de 6e et 5e, est enseignée la phonétique appliquée de toutes les langues. Mais au cycle d’orientation, il s’offre aux élèves l’option de choisir une langue maternelle ». Pour la réussite de ce projet, les initiateurs se servent de langue commune aux régions. A titre d’exemple, le Douala sera enseigné dans la région Littoral, tandis qu’au Nord, le Foufouldé fera office de lien entre les élèves de la région septentrionale. Dans un avenir proche ou lointain, les initiateurs de ce projet prévoient d’insérer aux examens officiels, une option langue maternelle.
Source: Cameroon Tribune
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